Le lundi 29 décembre 2025 à 18:06
La disparition de Salah Bouabdallah, psychologue de 55 ans résidant à Nîmes (Gard), s'est transformée en enquête criminelle après les aveux de son fils de 27 ans, qui a déclaré avoir tué son père avant de l'enterrer dans le jardin familial.
Dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 décembre 2025, Salah Bouabdallah cesse de donner signe de vie. Ses proches s'inquiètent très vite. La belle-sœur de Salah Bouabdallah raconte à France 3 : "On n'a pas eu de nouvelles dès le dimanche soir et le lundi, il ne s'est pas présenté à son travail où ses patients l'attendaient. Ce n'était pas son genre de ne pas honorer ses rendez-vous, on a commencé à s'inquiéter". Elle juge alors les circonstances de cette disparition "très étranges", expliquant que le psychologue serait "parti sans rien, sans papiers, sans manteau", tandis que ses voitures sont restées garées devant son domicile. Selon France 3, le téléphone portable de Salah Bouabdallah borne une dernière fois au niveau de la sortie d'autoroute Nîmes-centre, avant d'être retrouvé par les fonctionnaires dans un caniveau de ce secteur.

Son fils se présente au commissariat pour se dénoncer
Le 23 décembre, la famille signale officiellement la disparition de Salah Bouabdallah au parquet de Nîmes. Dans son premier communiqué daté du 28 décembre, la procureure de la République indique que "Le 23 décembre 2025, la disparition de Salah Bouabdallah, psychologue, était signalée par sa famille. Une enquête pour recherche des causes de la disparition était confiée par le parquet de Nîmes à la police judiciaire de l'Hérault". Parallèlement, la presse évoque l'ouverture d'une enquête par le parquet de Montpellier. Dans le même temps, les proches organisent un rassemblement à Nîmes le samedi 27 décembre afin de relancer l'appel à témoins. La fille de Salah Bouabdallah implore l'aide du public dans une vidéo relayée par Le Parisien, assurant que l'absence de son père n'a "rien de normal".
Le lendemain de ce rassemblement, le dimanche 28 décembre, l'affaire bascule. Le fils de Salah Bouabdallah, âgé de 27 ans, se présente de lui-même au commissariat de Nîmes. Dans le communiqué du 28 décembre, la procureure de la République précise que "Le fils de Salah Bouabdallah, âgé de 27 ans, se présentait ce jour au commissariat de Nîmes. Il aurait confié être l'auteur du meurtre de ce dernier et avoir dissimulé la dépouille de la victime. Il était placé en garde à vue du chef de meurtre". Le parquet ajoute que "des investigations sont actuellement en cours aux fins de vérifier les déclarations du mis en cause". Selon France 3, c'est ce même fils qui aurait, quelques jours plus tôt, effectué la démarche de déclaration de disparition de son père. Il explique alors aux enquêteurs que les faits auraient eu lieu à la suite d'une dispute survenue le 21 décembre entre lui et son père.
Le suspect «évoque un homicide involontaire»
Le soir même, la procureure de la République se rend sur place. Dans son communiqué du 29 décembre 2025, la magistrate écrit que ce texte fait suite au premier communiqué "relatif à la disparition de Salah Bouabdallah et aux révélations spontanées de son fils ayant déclaré l'avoir enterré après qu'il soit décédé à la suite de coups portés lors d'un différend familial entre eux le 21 décembre 2025". Elle "confirme s'être déplacée dimanche 28 décembre 2025 en soirée, avec les services de police judiciaire de l'Hérault, au domicile où vivaient le défunt et son fils, en présence de ce dernier et de son avocat". Sur les indications du mis en cause, le corps de Salah Bouabdallah est découvert "enterré dans la partie arrière du jardin, vêtu et à même le sol".
Une autopsie est réalisée le lundi 29 décembre 2025 à l'institut médico-légal (IML) de Nîmes. Selon le communiqué de la procureure, cette autopsie a "permis de confirmer que la victime est décédée des suites de violences avant d'avoir été enterrée". La magistrate ajoute que "la garde à vue se poursuit ce jour afin de préciser les circonstances et le déroulement des faits. Le mis en cause évoque un homicide involontaire". Le jeune homme, qui est placé en garde à vue du chef de meurtre, est inconnu des services de police.
Fiché S, Salah Bouabdallah devait être jugé prochainement
Le profil de Salah Bouabdallah attire l'attention des enquêteurs. Dans son communiqué du 28 décembre, la procureure de la République rappelle qu'il "était fiché S et devait prochainement comparaître devant le tribunal correctionnel pour des faits d'apologie du terrorisme". L'homme se trouvait actuellement sous contrôle judiciaire.