Conducteur mortellement blessé lors d'un refus d'obtempérer dans le Nord : le policier mis en examen

Le fonctionnaire a été mis en examen pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Il est ressorti libre du bureau du juge d'instruction. Une information judiciaire a été ouverte.
Conducteur mortellement blessé lors d'un refus d'obtempérer dans le Nord : le policier mis en examen
Illustration. (Jose Hernandez/Camera 51/shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 1 septembre 2022 à 00:24

Le policier qui a ouvert le feu sur un automobiliste de 23 ans refusant le contrôle dans la nuit de lundi à mardi à Neuville-en-Ferrain, près de Tourcoing (Nord), le touchant mortellement, a été mis en examen ce mercredi pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner" a annoncé son avocate Me Manon Dugast.

"Les faits sont reconnus dans leur matérialité mais sont justifiés par mon client par un fait explicatif. En l’occurrence, ici, l’état de nécessité ayant justifié un acte de légitime défense. Il a vu son intégrité physique sévèrement menacée et a dû riposter. Il l’a fait volontairement, car il n’avait absolument pas d’autres choix", a déclaré Me Manon Dugast, à La Voix du Nord.

Un «homme bouleversé»

Le fonctionnaire est ressorti libre à l'issue de sa mise en examen par un juge d'instruction. Son avocate le décrit comme un "homme bouleversé" qui "regrette profondément les conséquences de son geste". "C’est un policier expérimenté, qui n’a aucun antécédent disciplinaire à son actif", a-t-elle rappelé.

"La famille de ce jeune homme a besoin de comprendre ce qui s’est passé", a réagi de son côté l'avocat de la famille du jeune homme de 23 ans décédé.

Une information judiciaire a été ouverte. L'autopsie du défunt a montré qu'il a été "mortellement blessée par un seul tir au niveau des côtes, du côté gauche" a précisé le parquet, ajoutant que "les conclusions médico-légales sont compatibles avec les premiers éléments de l’enquête qui seront complétés par des investigations balistiques".

Une voiture volée

Les faits se sont produits vers 3 heures. Une patrouille de la brigade anticriminalité (BAC) a voulu procéder au contrôle d'une voiture stationnée, "tous feux éteints", sur un trottoir. En voyant les forces de l'ordre arriver, le chauffard aurait soudainement démarré, fonçant sur le fonctionnaire qui aurait été percuté, ouvrant le feu. Le véhicule était signalé volé et faussement immatriculé.