Le mardi 16 janvier 2024 à 23:53 - MAJ mardi 23 janvier 2024 à 18:12
Deux policiers ont ouvert le feu alors qu'un chauffard refusait d'obtempérer et fonçait sur l'un d'eux, à Dreux (Eure-et-Loir), dimanche après-midi. Le suspect a pris la fuite. Selon les informations d'Actu17, un homme qui serait le chauffard a été pris en charge à l'hôpital de Massy (Essonne) quelques heures après les faits, alors qu'il présentait une grave blessure par balle.
Cet homme, qui serait âgé de 55 ans, a été transféré un peu plus tard dans la soirée en état d'urgence absolue, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (XIIIe). "Il a été touché par balle au niveau du visage", confie une source proche de l'affaire. Le blessé a été déposé en fin d'après-midi aux urgences de l'hôpital de Massy par le conducteur d'une voiture, qui a ensuite quitté les lieux sans attendre.
Les policiers ont rapidement fait le rapprochement entre ce qui s'est produit à Dreux, et cet homme hospitalisé. Les investigations ont permis de récupérer l'immatriculation de la Renault Twingo jaune du chauffard en fuite. Les enquêteurs se sont alors aperçus qu'il s'agissait d'une fausse immatriculation, ou plus précisément d'une "doublette". Il s'agit, pour le délinquant, d'utiliser la plaque d'immatriculation d'un véhicule similaire, pour ne pas attirer l'attention des forces de l'ordre en cas de contrôle et de brouiller les pistes. Dans ce cas précis, cette Twingo jaune était immatriculée avec le plaque d'une autre Twingo, d'une autre couleur, mais du même département, l'Essonne.
La voiture impliquée dans plusieurs affaires de vol
Les enquêteurs de Dreux ont pris contact avec les hôpitaux de ce département, afin de savoir si un homme blessé par balle avait été pris en charge ces dernières heures. C'est ainsi qu'ils ont retrouvé ce suspect qui est très vraisemblablement l'auteur présumé des faits survenus à Dreux, et qui aurait été blessé par l'un des tirs des forces de l'ordre. Cet homme serait déjà connu des services de police et serait visé par une fiche de recherche. La Twingo jaune - dont on ne sait pas si elle a été retrouvée par les enquêteurs - était recherchée dans le cadre de différentes enquêtes pour des vols à la portière notamment en Eure-et-Loir, ainsi qu'un vol avec violences sur une personne âgée à Ballainvilliers (Essonne) survenu samedi.
Dimanche vers 14h30, une patrouille de police de Dreux a repéré la Twingo jaune, faussement immatriculée, sur un parking situé sur l'avenue du Maréchal-Leclerc. "Les fonctionnaires avaient été sensibilisés concernant l'implication d'un véhicule de ce type dans ces multiples vols, et à sa couleur qui n'est pas commune", expose la même source. Il n'y avait personne dans la citadine et les fonctionnaires ont décidé de patienter discrètement à proximité, le temps qu'un suspect vienne la récupérer, pour procéder à un contrôle. C'est ce qui s'est passé quelques minutes plus tard.
Double enquête
Les forces de l'ordre se sont approchées en tentant de bloquer le passage de la Twingo, avec leur véhicule. Le suspect aurait d'abord redémarré en marche arrière. Refusant d'obtempérer, il aurait ensuite appuyé sur l'accélérateur pour repartir en marche avant, renversant l'un des fonctionnaires qui a ouvert le feu à deux reprises, d'après une deuxième source proche de l'affaire. L'une de ses collègues a également tiré à deux reprises au même moment. Le policier renversé a été blessé à un genou et à un pied. Il a été pris en charge par les sapeurs-pompiers et conduit à l'hôpital où cinq jours d'incapacité totale de travail (ITT) lui ont été attribués. La policière, sous le choc mais indemne physiquement, s'est également vu prescrire quatre jours d'ITT. Les quatre agents qui ont participé à cette intervention ont déposé plainte.
Deux enquêtes ont été ouvertes dans cette affaire. La première confiée à la police judiciaire de Dreux concernant les faits reprochés au suspect, ouverte notamment du chef de tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique, et la seconde confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) afin de confirmer que les policiers ont bien agi dans un cadre réglementaire de légitime défense.