Disparition de Françoise Hohmann en 1987 : Jean-Marc Reiser mis en examen

Jean-Marc Reiser, déjà deux fois condamné aux assises, a été mis en examen ce mercredi pour "séquestration ou détention arbitraire criminelle" dans le cadre de l'enquête sur la disparition de Françoise Hohmann en 1987 à Strasbourg. L'ancienne compagne du suspect a été relâchée sans poursuite suite à sa garde à vue.
Disparition de Françoise Hohmann en 1987 : Jean-Marc Reiser mis en examen
Jean-Marc Reiser (g) / Françoise Hohmann disparue en 1987 (d). (DR)
Par Actu17
Le mercredi 26 juillet 2023 à 19:39

Jean-Marc Reiser, 63 ans, déjà reconnu coupable à deux reprises par la cour d'assises pour viols et pour assassinat, a été mis en examen ce mercredi dans le cadre de l'enquête sur la disparition de Françoise Hohmann, survenue en 1987 à Strasbourg (Bas-Rhin). "Jean-Marc Reiser a été mis en examen" pour "séquestration ou détention arbitraire criminelle" à l'issue de sa garde à vue commencée lundi, durant laquelle il a constamment exercé "son droit au silence", a annoncé le procureur de la République de Strasbourg dans un communiqué.

Joëlle F., la compagne de Jean-Marc Reiser à l'époque de la disparition de Hohmann, avait également été placée en garde à vue lundi. Elle a été relâchée sans poursuite. En 1987, elle avait d'abord fourni un alibi pour son compagnon en affirmant qu'elle avait passé la nuit avec lui, mais elle s'était rétractée quelques années plus tard.

Son corps n'a jamais été retrouvé

Le 8 septembre 1987, Françoise Hohmann, une VRP de 23 ans, a disparu. La dernière personne qu'elle aurait rencontrée, à qui elle a proposé d’acheter un aspirateur, est Jean-Marc Reiser. L'homme habitait alors dans le quartier de Hautepierre, à Strasbourg. Son corps n'a jamais été retrouvé.

En 2001, Jean-Marc Reiser avait été acquitté définitivement du meurtre de Françoise Hohmann, en raison d'un manque de preuves. Mais fin 2019, Isabelle Hohmann, la sœur de la victime, avait sollicité l'avocat Thierry Moser afin de relancer l'enquête sur cette disparition non élucidée.

En février 2020, face à de "nouvelles charges", le parquet de Strasbourg a rouvert une enquête judiciaire dans cette affaire, non plus pour meurtre, mais pour "séquestration arbitraire criminelle" et "recel de cadavre". "Il y a suffisamment d'éléments pour que le doute qui lui a bénéficié en 2001 soit largement remis en cause. S'il est déféré c'est qu'on passe du soupçon aux indices", a déclaré une source proche de l'affaire à l'AFP.

«La famille Hohmann se bat avec courage et détermination depuis 1987»

"La famille Hohmann, mes confrères de la partie civile et moi-même sommes très heureux de cette mesure que nous attendions depuis un certain temps déjà", a réagi Me Thierry Moser. "La famille Hohmann se bat avec courage et détermination depuis 1987. Nous souhaitons naturellement la comparution de Monsieur Reiser aux assises dans les meilleurs délais. La difficulté a été d'obtenir la mise en examen malgré l'arrêt d'acquittement au bénéfice du doute en 2001, arrêt totalement injustifié de mon point de vue", a-t-il ajouté.

Jean-Marc Reiser a été condamné en appel fin juin par la cour d'assises du Haut-Rhin à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté, pour l'assassinat d'une jeune femme, Sophie le Tan, en 2018. Il s'est pourvu en cassation. Jean-Marc Reiser avait également été condamné par la cour d'assises en 2003 pour viols et agressions sexuelles.