Faux, extorsion et patrimoine douteux : un capitaine de police mis en examen à Paris et écroué

Olivier M., un capitaine de police de 48 ans, a été mis en examen pour quatorze infractions graves, incluant des faux en écriture et une tentative d'extorsion. L'enquête a révélé un patrimoine inexplicablement élevé et des agissements suspects au sein de la brigade financière de Paris. Le fonctionnaire se trouve en détention provisoire.
Faux, extorsion et patrimoine douteux : un capitaine de police mis en examen à Paris et écroué
Illustration. (PhotoPQR / Maxppp)
Par La Rédaction
Le jeudi 15 février 2024 à 10:32

Un capitaine de police de 48 ans, Olivier M., est au centre d'une affaire judiciaire après avoir été mis en examen pour quatorze infractions graves le 21 décembre dernier à Paris. Ces infractions incluent des faux en écriture, des consultations illégales de fichiers sensibles comme le fichier des personnes recherchées (FPR) et celui du traitement des antécédents judiciaires (TAJ), ainsi qu'une tentative d'extorsion, rapporte Le Parisien. Actuellement en détention provisoire, sa récente demande de remise en liberté a été rejetée par la chambre de l'instruction de Paris, qui considère que le risque de réitération des actes incriminés reste élevé.

Ce policier expérimenté qui a vingt ans de service, Olivier M. était affecté à la brigade de recherches et d'intervention financières (BRIF) de la capitale. Les investigations menées à son encontre ont révélé un patrimoine financier et immobilier disproportionné par rapport à ses revenus officiels de policier, incluant notamment quatre appartements évalués à 1,2 million d'euros et plus de 60 000 euros en dépôts en liquide sur son compte bancaire entre 2017 et 2022. Les investigations ont également montré des éléments surprenants concernant le patrimoine d'Olivier M., révélant qu'il avait bénéficié d'un gain de plus de 150 000 euros à la Française des Jeux.

L'affaire a pris de l'ampleur lorsque l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été alertée par un rapport interne en mai 2021, pointant du doigt des pratiques suspectes de la part d'Olivier M., notamment des falsifications de documents et des abus dans l'exercice de ses fonctions. Ces révélations ont conduit à une série de perquisitions qui ont abouti à la saisie de nombreux éléments compromettants, dont des pièces de procédure et une demande de passeport obtenue sous une fausse identité.

250 000 euros pour mettre fin à une enquête

En outre, des témoignages et éléments recueillis lors de l'enquête ont dévoilé des relations douteuses entre Olivier M. et certains de ses informateurs, allant jusqu'à des échanges d'argent pour des faveurs et des tentatives d'extorsion envers des individus faisant l'objet d'enquêtes. Un escroc présumé a notamment rapporté que le capitaine lui avait proposé de mettre fin aux investigations le concernant en échange de 250 000 euros. Parmi les faits troublants liés à l'affaire, un épisode particulier attire l'attention : un homme a déposé plainte en novembre 2022 après avoir acheté une voiture pour 42 000 euros, dont 20 000 euros auraient été directement versés à Olivier M. Après avoir acquis cette voiture, l'acheteur a déclaré avoir reçu un appel d'un inconnu en colère se présentant comme le vrai propriétaire.

Face à ces accusations, Olivier M. a nié toute malversation, affirmant lors de son audition n'avoir aucun souvenir de la provenance des sommes importantes déposées sur son compte. Son avocat a plaidé pour sa remise en liberté, arguant que son client n'était plus en position de nuire du fait de sa suspension. Ces arguments n'ont pas suffi à convaincre la cour, qui a choisi de maintenir le capitaine en détention en attendant son procès, soulignant la complexité et la gravité des infractions reprochées.