«Fonds Marianne» : le parquet national financier ouvre une information judiciaire

Le Parquet national financier ouvre une information judiciaire sur des soupçons de détournement de fonds publics et d'autres infractions liées à la gestion du "fonds Marianne", créé en 2021 par la ministre Marlène Schiappa pour lutter contre le séparatisme.
«Fonds Marianne» : le parquet national financier ouvre une information judiciaire
Marlène Schiappa, le 7 septembre 2022 à Marseille. (Obatala-photography / Shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 4 mai 2023 à 18:44

Le Parquet national financier (PNF) a annoncé ce jeudi l'ouverture d'une information judiciaire pour "détournement de fonds publics", "détournement de fonds publics par négligence", "abus de confiance" et "prise illégale d'intérêts" dans la gestion du "fonds Marianne", créé en 2021 par la ministre Marlène Schiappa, pour lutter contre le séparatisme, comme l'a révélé France Inter.

Le "fonds Marianne", doté d'un montant de 2,5 millions d'euros, avait pour objectif de financer des personnes et des associations œuvrant pour la promotion des valeurs républicaines et la lutte contre les discours séparatistes.

Des enquêtes de Marianne et France 2, ainsi que de Mediapart, ont révélé une gestion opaque de ces subventions. Selon leurs investigations, l'association USEPPM, principal bénéficiaire du fonds avec 355 000 euros de dotation, aurait seulement financé un site internet et des publications peu suivies sur les réseaux sociaux. Environ 120 000 euros auraient également été utilisés pour salarier deux de ses ex-dirigeants. Mediapart a par ailleurs révélé que plusieurs personnalités de gauche avaient été dénigrées dans des contenus publiés par une autre structure bénéficiaire du fonds, "Reconstruire le commun", qui a obtenu 330 000 euros.

Christian Gravel, patron du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), a émis un premier signalement à la justice, suivi par deux autres signalements de la maire PS de Paris Anne Hidalgo et de la députée de La France insoumise (LFI), Mathilde Panot. Cette dernière affirme que ces faits interrogent sur "la responsabilité de Marlène Schiappa dans la création, l'utilisation et le contrôle de ces fonds publics".

Face à ces accusations, Schiappa a dénoncé des "calomnies" et annoncé le mois dernier qu'elle déposerait plainte pour diffamation. Par ailleurs, la commission des Finances du Sénat a voté mercredi à l'unanimité en faveur d'une mission d'information, qui devrait se voir allouer les moyens d'une commission d'enquête la semaine prochaine. Les auditions devraient commencer d'ici la fin du mois de mai, précise France Inter.