Le dimanche 17 décembre 2023 à 16:16
C’est une affaire qui aura autant choqué que suscité l’indignation. Selon les informations d'Actu17, neuf personnes, soupçonnées d’être liées au meurtre d’un jeune chirurgien-dentiste aux Lilas en mai dernier, ont été mises en examen ce vendredi 15 décembre par un juge d’instruction de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Sept suspects ont été placés en détention provisoire. Un huitième suspect a été placé en centre éducatif fermé. Le dernier a été placé sous contrôle judiciaire. Sollicité, le parquet de Bobigny n’a pas donné suite.
Toujours selon nos informations, ces neuf suspects, tous domiciliés au Pré-Saint-Gervais et dont certains sont mineurs, ont été identifiés grâce à un minutieux travail de recoupement et d’exploitation technique des enquêteurs du service départemental de police judiciaire (SDPJ) de Seine-Saint-Denis. Au cours de leurs auditions, les suspects ont fait valoir, pour la plupart, leur droit au silence.
Les faits remontent à la nuit du 21 mai dernier aux Lilas. Rayane Lemmouchi, 25 ans, Originaire de Toulouse (Haute-Garonne) et installé depuis peu à Drancy, sortait d’un dîner en famille lorsqu’il a été poignardé, - avec un Opinel à longue lame -, par des inconnus en pleine rue. Les investigations menées ont établi qu’il a été victime d’une guerre de bandes entre plusieurs quartiers des Lilas, du Pré-Saint-Gervais et de Romainville.
Toujours selon nos informations, l’un des principaux protagonistes présumés, Bisong O., était déjà en détention dans le cadre d'une autre affaire.
«Rayane Lemmouchi a eu le malheur de se trouver sur leur route»
"Nous sommes face à l’omerta des cités", glisse une source proche de l’affaire. "Des témoignages minimalistes ont été recueillis mais le mobile et le contexte de ce meurtre ont été clairement établis. Il s’agit de rivalités entre bandes de quartiers. Quelques heures avant le meurtre de ce jeune chirurgien-dentiste, qui n'avait absolument rien à voir avec ce conflit, une première rixe avait eu lieu au cours de laquelle un jeune du Pré-Saint-Gervais avait été malmené. Il a ensuite contacté plusieurs de ses proches pour aller se venger. Rayane Lemmouchi a eu le malheur de se trouver sur leur route".
"Je suis soulagée", a déclaré la mère de Rayane Lemmouchi à l’AFP. "Ce que nous vivons au quotidien, c’est horrible. […] Ils nous ont bousillé la vie". Elle espère que les agresseurs de son fils resteront longtemps détenus pour "réfléchir et réaliser qui ils ont tué", rappelant "le sens de l’honneur et de la moralité" qui caractérisait son fils.