Le vendredi 9 décembre 2022 à 17:41
Après deux jours de garde à vue, le violoncelliste Jérôme Pernoo a été présenté vendredi à un magistrat et sera jugé prochainement à Paris pour agression sexuelle sur mineur et harcèlement sexuel, a indiqué le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.
"L'intéressé a été déféré ce matin pour convocation par procès verbal à une audience du tribunal correctionnel ultérieure", a précisé le parquet. "Il sera jugé pour des faits d'agression sexuelle sur mineur à l'égard d'une victime et de harcèlement sexuel à l'égard de deux victimes" a précisé le ministère public, soulignant que "dans l'attente de cette audience, il a été placé sous contrôle judiciaire".
M. Pernoo, 50 ans, avait été placé mercredi en garde à vue à la Brigade de protection des mineurs (BPM) pour être interrogé sur des faits concernant trois plaignants, qui se seraient produits hors du conservatoire de Paris. Sollicitée par l'AFP, son avocate n'a pas répondu.
Une enquête préliminaire sur ces accusations avait été ouverte à Paris le 20 avril 2021. M. Pernoo a été licencié sans préavis ni indemnité en mai par le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP), à la suite d'une enquête administrative et une procédure disciplinaire. La décision a été confirmée début novembre par le tribunal administratif de Paris.
M. Pernoo entendait en faire appel, avait alors indiqué son avocat devant cette juridiction, Me Patrice Spinosi, selon qui le violoncelliste "récusait les accusations" le visant.
«Des gestes inappropriés envers deux anciens élèves»
Enseignant au CNSMDP depuis 2007, le violoncelliste avait dans un premier temps été suspendu à titre conservatoire, après des signalements de deux anciens élèves à la directrice de l'établissement. Il avait obtenu en justice la levée de cette décision.
Dans son ordonnance début novembre, le tribunal administratif relevait que "onze témoignages démontrent (qu'il) a eu des gestes inappropriés envers deux anciens élèves" notamment lors d'un voyage d'études en Russie, dont "la gravité" a conduit la direction à saisir le procureur. L'ordonnance rappelait aussi que le professeur, qui n'avait jamais fait l'objet de signalement de ce type auparavant, s'était vu reprocher "des comportements inappropriés" pendant ses cours.