Le jeudi 23 janvier 2025 à 20:56 - MAJ jeudi 23 janvier 2025 à 21:07
Mardi 21 janvier, au petit matin, David Balland, 36 ans, cofondateur de l’entreprise Ledger, spécialisée dans les cryptomonnaies, et sa compagne ont été enlevés à leur domicile de Méreau (Cher), près de Vierzon. Les deux victimes ont immédiatement été séparées et conduites dans des lieux différents. "Les faits se sont produits avec une extrême brutalité", a précisé Laure Beccuau, procureure de Paris, lors d’une conférence de presse ce jeudi soir au tribunal judiciaire de Paris.
Après l’enlèvement, les malfaiteurs ont contacté un autre cofondateur de Ledger pour réclamer une rançon. Alertée, la gendarmerie a immédiatement coordonné les négociations. "Dans le cadre de la négociation dirigée par les gendarmes, une partie de la rançon a été versée. La presque totalité de ces cryptomonnaies a été tracée, gelée et saisie", a indiqué la procureure.
Les premières investigations ont rapidement permis de localiser David Balland dans un logement loué de l’agglomération de Châteauroux (Indre). Mercredi, le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) est intervenu, libérant l’entrepreneur et interpellant deux suspects. La victime, hospitalisée en urgence, avait subi une "mutilation infligée à la main". Un troisième suspect a été interpellé dans la nuit suivante alors qu’il revenait sur les lieux.
La compagne retrouvée à Étampes
La traque s’est poursuivie jusqu’à Étampes (Essonne), où la compagne de David Balland, Amandine, a été retrouvée ligotée dans le coffre d’un véhicule ce jeudi 23 janvier en début d’après-midi. "Elle ne souffrait pas de blessures physiques, mais elle sera prise en charge médicalement à l’issue de son audition en raison du traumatisme subi", a ajouté Laure Beccuau. Six nouvelles interpellations ont été effectuées en région parisienne, notamment en Seine-Saint-Denis.
En tout, dix personnes – neuf hommes et une femme – âgées de 20 à 40 ans, ont été placées en garde à vue. La plupart des suspects, originaires de différentes villes françaises, étaient déjà connus de la justice pour des infractions de droit commun. Aucun ne semblait impliqué jusqu’ici dans des activités de criminalité organisée.
David Balland, le cofondateur de l’entreprise de cryptomonnaies Ledger, enlevé près de Vierzon, séquestré, puis libéré, une «importante rançon avait été réclamée», les gendarmes du GIGN sont mobiliséshttps://t.co/QicMfNE6P9
— Actu17 (@Actu17) January 23, 2025
L’enquête, menée par 230 gendarmes issus des sections de recherche de Bourges et de Paris, de l’Unité nationale cyber et du GIGN, a permis de retracer l’ensemble des déplacements et communications des ravisseurs, notamment grâce à l’exploitation de téléphones.
Des poursuites criminelles lourdes
D’abord confiée au parquet de Bourges, l’affaire a été transférée à la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO). "Les investigations se poursuivent afin d’identifier l’ensemble des acteurs de l’organisation criminelle. Une information judiciaire sera ouverte demain des chefs d’enlèvement et séquestration en bande organisée, avec ordre de remplir une condition, accompagnée d’actes de torture ou de barbarie, ainsi que d’extorsion avec arme. Ces infractions font encourir la réclusion criminelle à perpétuité", a précisé la procureure.
Eric Larchevêque, autre cofondateur de Ledger, a exprimé son "immense soulagement" et sa "profonde joie" sur le réseau social X. Il a également déploré les rumeurs qui circulaient en ligne, certains internautes affirmant à tort qu’il était lui-même la victime de cet enlèvement.
Je ressens un immense soulagement et une profonde joie de savoir que mon ami et associé David, ainsi que sa femme, ont été libérés. J’adresse mes sincères remerciements et mon respect aux forces de l’ordre, avec une mention particulière au GIGN, pour leur travail exceptionnel…
— Eric Larchevêque (@EricLarch) January 23, 2025