«Nos vies sont menacées» : l'un des policiers visés par des tirs à Vaulx-en-Velin raconte

Durant la nuit de vendredi à samedi, marquée par de violentes émeutes, à Lyon et dans sa métropole, des policiers ont été pris pour cible par des tirs de fusil à grenaille. L'un des policiers visé par les tirs, témoigne de l'escalade de violences qu'ils ont rencontrée, soulignant que leur vie était en danger et que leur matériel de défense était insuffisant.
«Nos vies sont menacées» : l'un des policiers visés par des tirs à Vaulx-en-Velin raconte
Illustration. (photo Obatala-photography/shutterstock)
Par Actu17
Le samedi 1 juillet 2023 à 20:12

Lyon et sa banlieue ont été le théâtre de violences urbaines et d'émeutes importantes dans la nuit de vendredi à samedi. Dans la métropole lyonnaise, dans la cité du Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin, des policiers du groupe de sécurité de proximité (GSP) ont été pris pour cibles par des tirs de fusil à grenaille.

Thierry (le prénom a été modifié, ndlr), un gradé expérimenté du GSP, a longuement raconté au Parisien ce qui s'est passé. "C’était à la vie à la mort. Après les coups de feu, nous étions obligés de reculer et prendre la fuite, nous avons été obligés d’utiliser deux fois, à tir tendu, un Cougar (une arme qui lance des grenades lacrymogènes, ndlr) pour sauver notre peau, avec le risque d’arracher la tête d’un émeutier". Thierry a été touché au niveau des jambes par les plombs mais n'a pas été blessé. Cependant, quatre de ses collègues, touchés aux bras, aux cuisses et au visage, ont dû être hospitalisés.

"C’était du plomb mais cela aurait pu être de la Brenneke (cartouche de chasse) et nos boucliers ne nous auraient pas protégés, cet individu pouvait nous tuer sur place", confie Thierry, à nos confrères. Il affirme que "la ligne rouge est dépassée" et lance un cri d'alarme : "Ils cherchent à nous faire très mal. Nos vies sont menacées et nous nous retrouvons en légitime défense pour tirer. Ça peut mal finir".

"Il fallait protéger les écoles, les crèches qui risquaient de prendre feu. Nous nous sommes retrouvés face à une soixantaine d’émeutiers armés de mortiers qui nous visaient", poursuit-il. "Un gars d’une vingtaine d’années, il était derrière un muret, je ne l’ai pas vu tirer. (...) Il a tiré sur nous au fusil de chasse avec des balles à grenailles. (...) Des collègues ont été blessés, l’un au visage, sa pommette a été arrachée, il était en sang, un plomb a failli lui crever l’œil".

«Nos moyens de défense sont ridicules face à leurs tirs de mortiers»

Selon Thierry, l’auteur des coups de feu s’est ensuite enfui en tirant au fusil en l’air puis s’est baladé à moto avec l’arme à la main. Malgré les renforts, le tireur est resté insaisissable. "On n’est pas à armes égales. Nos moyens de défense sont ridicules face à leurs tirs de mortiers. Nous disposons seulement de grenades lacrymogènes et de Lanceurs de balles (LBD) dont l’impulsion a été récemment revue nettement à la baisse".

Ce policier expérimenté évoque une situation qui était hors de contrôle. Malgré les événements de la nuit précédente, Thierry sera de nouveau sur le terrain ce soir avec ses collègues non blessés. "Il est hors de question que je m’arrête, même s’il va y avoir une appréhension".