«Papa, maman, désolée, je pars» : le point sur la disparition de Morgane, 13 ans, près de Guingamp

Huit jours après la disparition de Morgane Rivoal, 13 ans, survenue à Guingamp (Côtes-d’Armor), le procureur de la République de Saint-Brieuc, Nicolas Heitz, a fait le point ce lundi sur les recherches en cours. Entre mobilisations des gendarmes, vérifications techniques et exploration de pistes multiples, une information judiciaire a été ouverte pour retrouver l’adolescente.
«Papa, maman, désolée, je pars» : le point sur la disparition de Morgane, 13 ans, près de Guingamp
Morgane a disparu le 25 novembre dernier à Pabu, près de Guingamp (Côtes-d'Armor). (parquet de Saint-Brieuc)
Par Actu17
Le lundi 2 décembre 2024 à 18:43 - MAJ lundi 2 décembre 2024 à 22:07

Ce lundi après-midi, Nicolas Heitz, procureur de la République de Saint-Brieuc, a tenu un point presse concernant la disparition inquiétante de Morgane Rivoal, 13 ans, survenue le lundi 25 novembre à Pabu, près de Guingamp (Côtes-d'Armor). L’objectif principal reste de retrouver l’adolescente "le plus vite possible".

La disparition de Morgane a été signalée à la gendarmerie de Guingamp (Côtes-d’Armor) par sa mère à 11h40, après que le collège Albert Camus de Grâces, où l’adolescente est en classe de 4e, a alerté qu'elle était absente. Une enquête pour disparition inquiétante a été immédiatement ouverte et confiée à la brigade de recherches de Guingamp, avec le renfort de la section de recherches de Rennes. Lors de son intervention, Nicolas Heitz a insisté sur les moyens mobilisés. "Le Colonel Privat détaillera les recherches effectuées, mais je tiens à saluer l’engagement des 50 militaires mobilisés jour et nuit, ainsi que le mouvement citoyen qui s’est spontanément formé pour participer aux recherches".

«Papa, maman, désolée, je pars»

Morgane a quitté son domicile le lundi 25 novembre à 07h14, un horaire confirmé par sa mère. Cependant, elle ne s’est jamais rendue à l’arrêt de bus, prévu à 07h20. "Le chauffeur a confirmé qu’il a même attendu quelques secondes avant de repartir, sans la voir arriver", a indiqué le procureur. En outre, un "papier froissé" a été retrouvée dans la chambre de Morgane, "dans sa corbeille", où il était écrit : "Papa, maman, désolée, je pars".

Le procureur a évoqué un différend familial survenu le samedi précédent, lié à l’utilisation excessive des réseaux sociaux par Morgane. "À cette occasion, son père intervenait et cassait son téléphone portable en le jetant au sol. Il avait ensuite récupéré la carte SIM pour l’insérer dans son propre appareil". Malgré cet épisode, la journée du dimanche s’était déroulée sans incident. Les parents de Morgane, décrits comme ayant une "relation harmonieuse" avec leur fille, ont également témoigné d’une vie de famille "classique" et d’une adolescente studieuse, passionnée de tennis et n’ayant jamais fugué auparavant.

Depuis le début de l’enquête, 110 auditions ont été menées dans l’entourage familial, scolaire et amical de Morgane. "Ses camarades de classe sont nombreux à la décrire comme gentille, discrète et réservée, mais certains ont également noté une certaine tristesse".

«Des propos inquiétants»

Nicolas Heitz a également mentionné des éléments préoccupants : "Certains de ses camarades ont évoqué des propos inquiétants qu’elle aurait tenus, ainsi que des scarifications qu’elle se serait infligées". Un entraîneur de tennis a confirmé que Morgane avait confié avoir été victime de harcèlement scolaire l’année précédente. Une intervenante au collège a également évoqué cette possibilité.

Les enquêteurs ont par ailleurs exploré les interactions de Morgane sur les réseaux sociaux. "Elle utilisait plusieurs comptes de manière assidue", a précisé le procureur. Certaines de ses relations en ligne ont été interrogées, notamment un homme de 21 ans dans la Drôme, placé en garde à vue pour détention d’images à caractère pédopornographique. Aucun élément n’a, à ce stade, permis de relier ces individus à la disparition.

Les recherches techniques se poursuivent. Les deux téléphones portables de Morgane ont été confiés à l’Institut de Recherches Criminelles de la Gendarmerie Nationale (IRCGN) à Pontoise pour une analyse approfondie. "Nous avons également saisi et exploitons 21 dispositifs de vidéosurveillance, dont ceux des gares de Saint-Brieuc, Rennes et Brest", a expliqué Nicolas Heitz. Les recherches sur le terrain continuent également, avec des unités spécialisées mobilisées pour fouiller les alentours de Guingamp, y compris les cours d’eau et les bois. "Le porte-à-porte a été organisé méthodiquement et l’ensemble des logements vacants de la cité Castel-Pic ont été visités".

«Personne ne baissera la garde pour retrouver Morgane»

À l’approche de la fin de l’enquête de flagrance, le procureur a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour rechercher les causes de la disparition de Morgane. "J’ai décidé de saisir un juge d’instruction pour permettre de poursuivre les investigations sous son autorité". Pour conclure, Nicolas Heitz a assuré que l’ensemble des forces déployées resterait mobilisé. "Personne ne baissera la garde pour retrouver Morgane", a-t-il assuré.

Toute personne disposant d’informations est invitée à se manifester auprès des enquêteurs, en composant le 17 ou envoyant un e-mail à : [email protected]