Le mardi 19 mars 2024 à 17:10
Trois personnes ont été arrêtées dimanche 17 mars, soupçonnés d'être impliqués dans une importante fuite de données personnelles au préjudice de l'organisme France Travail. Le parquet de Paris a indiqué dans un communiqué que ces suspects, nés respectivement en novembre 2001 dans l'Yonne et en septembre 2000 et septembre 2002 en Ardèche, vont être présentés à un juge d'instruction ce mardi en vue de leur mise en examen.
Le parquet a précisé dans son communiqué que "la section en charge de la lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris (U3) requiert leur placement en détention provisoire". Une information judiciaire a été ouverte pour "accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données, extraction de ces données, escroquerie et blanchiment, chacune de ces infractions étant aggravée par la circonstance de bande organisée".
Le 8 mars dernier, France Travail a signalé une violation de données à la CNIL, issue de sa propre base de données. Le parquet de Paris, informé quatre jours plus tard, a confié l'enquête à la Brigade de Lutte contre la Cybercriminalité de la Capitale (BLC2C) de la direction de la police judiciaire de Paris.
L'enquête a révélé que des comptes d'agents de Cap Emploi, autorisés à accéder au système d'information de France Travail, avaient été détournés entre le 6 février et le 5 mars pour télécharger illicitement 43 millions de données personnelles. Ces données comprenaient des informations sensibles telles que les noms, prénoms, dates et lieux de naissance, adresses physiques et électroniques, numéros de téléphone, numéros de sécurité sociale et identifiants France Travail.
Des activités d'escroquerie par «phishing»
Grâce à des analyses techniques et téléphoniques approfondies, les enquêteurs ont pu identifier les trois suspects. Les perquisitions réalisées à leur domicile et l'examen de leur matériel informatique ont mis en lumière chez certains d'entre eux des activités d'escroquerie par "phishing".
Le parquet a annoncé que les investigations se poursuivraient afin de déterminer le rôle exact de chaque suspect et d'identifier d'éventuels complices dans cette affaire de cybercriminalité d'envergure.