100 psychiatres lancent l’alerte : Trop de « fous » ne sont pas correctement pris en charge.

100 psychiatres lancent l’alerte : Trop de « fous » ne sont pas correctement pris en charge.
Illustration. (Shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 16 janvier 2019 à 08:23

À l’heure où les « déséquilibrés » ont la part belle dans la rubrique « faits divers », des psychiatres saisissent la Ministre de la Santé.

Dans une lettre adressée à Agnès Buzyn, cent médecins alertent les pouvoirs publics du défaut de prise en charge de patients atteints de troubles mentaux, parfois sévères. Ils dénoncent un manque de moyens humains et matériels qui provoquent une surcharge des services psychiatriques.

« Ce n’est pas normal d’en voir autant »

Les chiffres n’existent pas. Ce qui rend difficile d’établir l’ampleur du phénomène ou son évolution, rapporte Le Parisien. Le chef du service psychiatrie de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil dénonce toutefois la situation : « Ce n’est pas normal d’en voir autant » dans les rues affirme-t-il au sujet des personnes atteintes de troubles psychiatriques visibles.

Un manque de places pour des prises en charge adaptées

« On a de plus en plus de difficultés à trouver des places » dénonce à son tour le professeur Michel Lejoyeux de l’hôpital Bichat à Paris. Il assène : « C’est un vrai problème. Il n’est pas acceptable que, sur une question aussi grave, il n’y ait aucune évaluation. Il en faut une ! ».

Ces médecins spécialistes dénoncent l’état critique du système psychiatrique français. Car, selon eux, au défaut de places disponibles pour traiter les malades comme il se doit, s’ajoute un problème de prise en charge. Certains patients doivent attendre un an avant de pouvoir bénéficier d’une prise en charge de leurs troubles. Le diagnostic est donc parfois tardif, voir absent.

Plus souvent victimes qu’auteurs

Selon le docteur Marion Leboyer, il convient de préciser que « les données de la littérature scientifique vont à l’encontre [des] idées reçues : les personnes vivant avec un trouble psychiatrique sont avant tout victimes de violences bien plus qu’elles n’en sont les auteurs. Et de poursuivre : « Cette stigmatisation de personnes malades est très dommageable en ce qu’elle entrave à bien des niveaux la qualité de leur prise en charge ».