Le jeudi 21 août 2025 à 22:40
Des violences urbaines ont éclaté ce mercredi soir dans le centre d'Aurillac (Cantal) lors du premier jour du festival international de théâtre de rue, opposant près de 300 personnes aux forces de l'ordre. L'arrestation d'un individu surpris en train de taguer a servi de déclencheur et a conduit à plusieurs heures d'affrontements, sans qu'aucune interpellation n'ait pu avoir lieu.
Aux alentours de 23 heures, un jeune homme a été appréhendé après avoir tagué la devanture d'une banque. Plusieurs festivaliers ont tenté de s'interposer, rapidement rejoints par d'autres individus, dont certains masqués ou cagoulés. Vers 23h30, le groupe, évalué à environ 300 personnes, a pris à partie les CRS déployés dans le centre-ville. Des abribus et des vitrines de commerces ont été détruits, des poubelles incendiées, des barrières entassées, des pavés descellés et des barricades érigées. Des tags ont également été relevés sur des murs du centre.
Huit policiers blessés
Les affrontements se sont concentrés place du Square, au cœur de la ville, avant de se prolonger dans les rues adjacentes. Jets de projectiles d'un côté, grenades lacrymogènes de l'autre, la confrontation s'est poursuivie jusqu'à environ trois heures du matin. Selon le préfet du Cantal, Philippe Loos, huit policiers ont été blessés, sans qu'il soit hospitalisé. Le maire Pierre Mathonier a évalué les dégâts matériels entre 20 000 et 30 000 euros.
Aucune interpellation n'a été effectuée et aucune garde à vue n'était en cours jeudi matin, a confirmé la procureure de la République, Sandrine Delorme. Elle a précisé qu'"une enquête est en cours pour pouvoir identifier les casseurs. Le parquet déférera toute personne identifiée et contre laquelle il y aura suffisamment d'éléments".
«Ils étaient équipés pour affronter les forces de l'ordre»
En conférence de presse ce jeudi, le préfet Philippe Loos a dénoncé des agissements "provoqués par des individus très violents et préparés". "Ils étaient équipés pour affronter les forces de l'ordre. Ils sont venus pour ça", a-t-il déclaré. Il a également annoncé que le dispositif de sécurité, déjà renforcé, le serait encore davantage, avec l'envoi de renforts supplémentaires obtenus auprès du ministre de l'Intérieur. Une compagnie de la CRS 83 et un escadron de gendarmerie ont ainsi été mobilisés dès jeudi soir pour garantir la poursuite du festival.
«C'est la France qu'ils attaquaient»
Le maire d'Aurillac, Pierre Mathonier (PS), a exprimé sa colère à l'AFP : "On ne peut pas laisser ces black blocs aux discours anarchistes casser notre ville et notre festival". Il a par ailleurs dénoncé des revendications "qui sont d'une manière générale contre notre mode de vie français" et affirme qu'un émeutier lui a dit vouloir "détruire" la France. "Hier, ces personnes avaient un projet de destruction. Elles portaient des revendications qui sont d'une manière générale contre notre mode de vie français. C'est la France qu'ils attaquaient", a-t-il ajouté.
Le Festival international de théâtre de rue accueille jusqu'au 23 août quelque 3000 artistes et environ 180 000 visiteurs. En 2023 déjà, des violences avaient émaillé l'événement, avec des dégradations commises à l'intérieur du tribunal après une manifestation de soutien à une femme poursuivie pour "exhibition sexuelle". Le préfet a tenu à préciser qu'"il faut dissocier ce qu'il s'est passé hier soir avec le festival lui-même. Les violences ne remettent pas en cause le festival".
Les anarchiques et extrémistes violents ont transformé le Festival de théâtre de rue d'#Aurillac en champ de bataille.
Les scènes de guérilla urbaine se sont succédés.
Soutien à nos collègues #FDO engagés hier et ce soir pour rétablir l’ordre. pic.twitter.com/i0GPwZ8e9o
— Officiers et Commissaires de police (@PoliceSCSI) August 21, 2025