Le jeudi 20 novembre 2025 à 17:20
Une policière caennaise a été condamnée à un an de prison avec sursis pour avoir provoqué l'embrasement d'un homme lors d'une intervention en août 2020 à Saint-Contest (Calvados), après l'usage de son pistolet à impulsion électrique (PIE). L'homme, âgé de 60 ans, était décédé quelques semaines plus tard des suites de ses brûlures.
A l'été 2020, la fonctionnaire de police s'était rendue avec deux collègues au domicile de la victime pour accompagner un huissier venu procéder à la saisie d'un véhicule. Selon les forces de l'ordre, l'homme s'était aspergé d'essence depuis le fond de son jardin et menaçait d'empêcher la procédure. La policière a expliqué qu'il tentait d'allumer un briquet et qu'elle se trouvait très proche de lui lorsqu'elle a décidé de faire usage de son taser. Elle a déclaré lors de l'audience qu'elle était "à deux mètres, il aurait pu prendre feu et se jeter sur moi".
«Homicide involontaire par imprudence»
Lorsque la décharge a été déclenchée, l'homme a immédiatement pris feu. Transporté à l'hôpital des grands brûlés de Clamart (Hauts-de-Seine), il est décédé six semaines plus tard. Son épouse et sa fille, présentes lors des faits, affirment au contraire qu'il "n'avait pas de briquet", un point également soutenu par l'huissier, qui a précisé qu'il ne l'avait vu ni virulent ni menaçant.
Lors de l'audience du 9 octobre, le procureur Jean-Michel Rotaru a estimé que les déclarations des policiers ne correspondaient pas à la réalité. Il a affirmé que "par principe, je fais confiance aux policiers, mais dans ce dossier, il y a une reconstruction des faits". Le parquet avait requis une peine entre six et huit mois avec sursis.
Le verdict a été rendu au tribunal de Coutances (Manche) en présence d'une dizaine de soutiens venus accompagner la prévenue. Les juges ont retenu une faute pénale commise dans l'exercice d'une mission de police administrative et ont prononcé un an de prison avec sursis pour "homicide involontaire par imprudence", une peine présentée comme ayant valeur d'avertissement. Le tribunal a également accordé la dispense d'inscription de cette condamnation au casier judiciaire n°2, permettant à la fonctionnaire de police de conserver la possibilité d'exercer.