«Il faut accepter de perdre nos enfants» : le général Mandon prévient d'une possible guerre «dans trois ou quatre ans»

Le chef d'état-major des armées a mis en garde les maires de France contre une possible dégradation majeure de la situation internationale, les invitant à préparer leurs administrés à l'éventualité d’un conflit impliquant la Russie ou la Chine dans les prochaines années.
«Il faut accepter de perdre nos enfants» : le général Mandon prévient d'une possible guerre «dans trois ou quatre ans»
Le général Fabien Mandon à Nancy, le 9 mai 2025. (Alexandre Marchi / PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17
Le mercredi 19 novembre 2025 à 22:30

Lors d'une intervention ce mercredi au congrès des maires de France, le général Fabien Mandon a appelé les élus locaux à préparer leurs administrés à une possible confrontation future avec la Russie ou la Chine, en insistant sur la nécessité d’une véritable "force d’âme".

À la tribune, le chef d’état-major des armées a expliqué que "le moment est particulièrement grave" et que la situation internationale "se dégrade", entre désengagement américain en Europe, montée en puissance de la Chine et stratégie offensive de la Russie. Selon lui, Moscou "se prépare à poursuivre le conflit armé" et viserait une "confrontation pour 2030 avec nos pays et les membres de l'OTAN".

Le militaire affirme que la France possède les moyens techniques et industriels nécessaires, mais qu’il manque surtout "la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour défendre la Nation". Il a rappelé qu'"il faut accepter de perdre nos enfants, de souffrir économiquement. Si nous ne sommes pas prêts à cela, alors nous sommes en risque. Il faut en parler dans vos communes".

«Si nos ennemis voient notre force, ils iront voir ailleurs»

Le général Fabien Mandon considère les maires comme le meilleur relais pour sensibiliser les citoyens, estimant qu'ils sont la première interface entre l'État et la population. Il les invite à engager un dialogue local et à préparer un sursaut national. Selon lui, la France doit être prête "dans trois ou quatre ans" pour faire face à un éventuel conflit armé. S’appuyant sur un principe de dissuasion, il ajoute que "si nos ennemis voient notre force, ils iront voir ailleurs".

Le chef d'état-major demande également aux collectivités de contribuer à l'effort en mettant à disposition des espaces destinés aux entraînements de l'armée de Terre et en facilitant l'installation des militaires. Il souhaite en parallèle mobiliser davantage de réservistes, avec l'objectif de doubler leur nombre.

Du côté des élus, Dominique Peduzzi, maire de Fresse-sur-Moselle (Vosges), a réagi en soulignant que "la tâche est immense". Il estime qu'"il va falloir avoir une vraie réflexion au sein des communes" pour trouver les moyens d'accompagner cette préparation demandée par les forces armées.