Le mercredi 31 décembre 2025 à 13:19
Un vaste cambriolage visant des milliers de coffres-forts a été découvert dans une succursale de la Sparkasse, une caisse d'épargne publique allemande, à Gelsenkirchen-Buer (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) après le déclenchement d'une alarme incendie dans la nuit de dimanche à lundi. Ce vol pourrait compter parmi les plus importants cambriolages de coffres-forts de l'histoire récente en Allemagne.
Dans cette agence du Robinienhof, environ 3300 coffres-forts sont loués à 2700 clients, certains disposant de plusieurs compartiments. Lorsque les fonctionnaires ont pénétré dans le sous-sol après l'alerte incendie, ils ont découvert un large trou percé dans un mur menant directement à la salle des coffres.

Les premiers éléments montrent que les auteurs sont probablement entrés depuis un parking souterrain, où ils ont franchi plusieurs portes avant d'atteindre un local d'archives. Ils y auraient ensuite forcé la paroi au moyen d'un outil spécialisé de type industriel. Selon les médias locaux, jusqu'à 90% des coffres de la salle auraient été forcés, ce qui laisse penser que les voleurs ont pu travailler pendant plusieurs heures en profitant du long week-end de Noël et de la fermeture prolongée de la banque. Les voleurs ont saisi tout ce qu'ils pouvaient dans les coffres fracturés, dont le nombre exact reste à établir. D'après les calculs basés sur l'assurance standard de 10 300 euros par coffre, le préjudice théorique maximal pourrait atteindre près de 34 millions d'euros si l'ensemble des compartiments étaient remplis et ont été vidés.
Dès lundi, plusieurs centaines de clients inquiets se sont présentés devant la banque pour exiger des réponses. Les forces de l'ordre ont dû évacuer le hall d'accueil et disperser la foule afin de prévenir tout débordement. Les discussions se sont poursuivies mardi matin lorsque de nouveaux clients, supposant que la succursale rouvrirait, se sont regroupés devant les portes closes. Malgré des appels indiquant aux clients que la banque resterait fermée toute la journée, plusieurs d'entre eux ont refusé de partir, certains indiquant avoir contacté des avocats face à l'incertitude entourant la disparition de leurs biens. Des clients ont également tenté de franchir des barrières de sécurité.
Des cambrioleurs ont braqué une banque le week-end dernier à Gelsenkirchen, dans l'ouest de l'Allemagne, provoquant un préjudice de 30 millions d'euros selon la police et la colère des clients mardi matin ⤵️ pic.twitter.com/k6UeVVjrMO
— Agence France-Presse (@afpfr) December 30, 2025
À l'intérieur de la banque, une cellule de crise a été ouverte mardi matin pour coordonner la gestion de l'affaire. Le porte-parole de la banque, André Szymczak, a expliqué qu'"il s'agit maintenant en priorité de l'organisation de la prise de contact et de l'analyse des événements". Les responsables rappellent que chaque coffre dispose d'une couverture de base de 10 300 euros et que certains clients ont souscrit des extensions. Le Spiegel rapporte que la direction de la Sparkasse assure travailler avec l'assureur pour accompagner les clients dans leurs démarches.
Aucune piste sérieuse à ce stade
L'enquête de la police judiciaire se poursuit pour tenter d'établir le déroulé exact de l'effraction. Les policiers analysent les mouvements de véhicules enregistrés dans les alentours et interrogent les riverains du parking par lequel les auteurs auraient pénétré. Selon Euronews, les enquêteurs s'intéressent notamment à une voiture de type Audi noire, signalée avec des plaques volées et vue quittant le parking tôt le lundi matin. D'après plusieurs médias, des témoins ont aussi décrit des hommes transportant de grands sacs dans le parking durant la période des faits. Selon le Spiegel, les enquêteurs ne disposent à ce stade d'aucune piste sérieuse. L'heure précise du cambriolage - qualifié de très professionnel par des sources policières - reste inconnue et le montant réel du préjudice ne pourra être évalué qu'après avoir recensé l'ensemble des victimes et vérifié le contenu déclaré des coffres-forts. Les fonctionnaires soulignent que ce travail risque d'être long, d'autant que la banque ne dispose pas d'inventaire sur les objets stockés par ses clients.
La réouverture de la succursale, prévue pour apporter un premier soutien administratif aux victimes, ne devrait pas mettre fin aux inquiétudes. De nombreux clients craignent que des biens personnels, des économies de longue date ou des documents précieux aient disparu définitivement, tandis que les forces de l'ordre poursuivent leurs recherches pour retrouver les auteurs de ce cambriolage spectaculaire.