L'armée française doit être «prête à un choc dans trois, quatre ans», prévient le général Fabien Mandon

Le général Fabien Mandon, chef d'état-major des Armées françaises, a alerté ce mercredi sur la nécessité pour la France de se préparer à une possible confrontation avec la Russie d’ici quelques années, tout en justifiant l’effort de réarmement engagé.
L'armée française doit être «prête à un choc dans trois, quatre ans», prévient le général Fabien Mandon
Le général Fabien Mandon à Nancy, le 9 mai 2025. (Alexandre Marchi / PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17
Le mercredi 22 octobre 2025 à 21:33

Le chef d'état-major des Armées françaises, le général Fabien Mandon, a appelé la France à se préparer à un possible affrontement avec la Russie dans les prochaines années. Il estime que le pays doit être "prêt à un choc dans trois, quatre ans" face à un adversaire qui "peut être tenté de poursuivre la guerre sur notre continent".

Devant les députés de la commission de la Défense ce mercredi, le général Mandon a expliqué que "le premier objectif que j'ai donné aux armées, c'est de se tenir prêtes à un choc dans trois, quatre ans qui serait une forme de test - peut-être le test existe déjà sous des formes hybrides - mais peut-être (quelque chose de) plus violent". Selon lui, la Russie demeure le facteur déterminant dans la préparation des forces françaises : "c'est l'élément déterminant dans ce que je prépare". Le contexte international reste marqué par la guerre en Ukraine, entamée depuis plus de trois ans.

«La Russie ne peut pas nous faire peur si on a envie de se défendre»

Son analyse rejoint celle des services secrets allemands, qui ont mis en garde récemment contre une Russie prête à "entrer en conflit militaire direct avec l'OTAN", une menace susceptible de se concrétiser avant 2029. Pour le général Mandon, Moscou a aujourd'hui "la perception d'une Europe collectivement faible" et manifeste une "désinhibition du recours à la force".

Le haut gradé français a toutefois appelé à la confiance, estimant que "on a tout pour être sûrs de nous". Il a rappelé que, du point de vue économique, démographique et industriel, les Européens l'emportent sur la Russie. Il a insisté sur la nécessité de la détermination : "La Russie ne peut pas nous faire peur si on a envie de se défendre".

«L'effort de réarmement»

L'augmentation du budget militaire constitue, selon lui, un levier essentiel pour affirmer cette volonté. "L'effort de réarmement" engagé par la France vise à renforcer la crédibilité de ses forces armées. Le général Mandon a souligné que cette démarche est "fondamentale, déjà dans les perceptions". Il a expliqué : "Si nos rivaux potentiels, nos adversaires perçoivent que nous consacrons un effort pour nous défendre et que nous avons cette détermination, alors il peut renoncer. S'il a le sentiment qu'on n'est pas prêt à se défendre, je ne vois pas ce qui peut l'arrêter."

Le projet de budget de la Défense prévoit ainsi une hausse de 13%, pour atteindre 57,1 milliards d'euros en 2026, soit 2,2% du PIB, selon la ministre des Armées Catherine Vautrin. Au-delà de la menace russe, le général Mandon estime que cet effort est rendu nécessaire par la superposition des crises et des menaces qui pèsent sur la sécurité mondiale, citant notamment le terrorisme au Moyen-Orient. Selon lui, "ça craque de partout".