Le dimanche 19 octobre 2025 à 20:28 - MAJ dimanche 19 octobre 2025 à 20:43
Le musée du Louvre, à Paris (Ier arrondissement), a été fermé ce dimanche 19 octobre à la suite d’un spectaculaire cambriolage survenu dans la galerie d’Apollon vers 09h30. En l’espace de quelques minutes, un commando de quatre individus a dérobé huit bijoux d’une valeur patrimoniale qualifiée d’"inestimable", avant de prendre la fuite sur deux scooters. La couronne de l’impératrice Eugénie, abandonnée à l’extérieur du musée lors de leur fuite, a été retrouvée. L’enquête, ouverte pour vol en bande organisée et confiée à la brigade de répression du banditisme (BRB) avec l’appui de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), mobilise d’importants moyens pour retrouver les auteurs et le butin.
Selon les premiers éléments, un commando de quatre individus a pénétré depuis l'extérieur dans la galerie d'Apollon en utilisant une nacelle montée sur un camion, a fracturé une fenêtre puis s'est dirigé vers des vitrines ciblées. Le ministère de la Culture précise que les alarmes, positionnées sur la fenêtre et sur "deux vitrines de haute sécurité", se sont déclenchées lors de cette effraction qualifiée de "particulièrement rapide et brutale".
Cinq agents du musée, présents dans la galerie et les espaces adjacents, sont immédiatement intervenus pour prévenir les forces de l'ordre et procéder à l'évacuation du public. Le ministère indique que, grâce à cette intervention, "les malfaiteurs ont été mis en fuite laissant derrière eux leurs équipements". Les auteurs ont pris la fuite en direction du sud de la capitale sur des puissants scooters de type Yamaha TMax.
La nacelle a été amenée par les voleurs eux-mêmes
Laure Beccuau, procureure de la République de Paris, confirme qu'"un commando de quatre personnes est recherché". Elle précise que les auteurs avaient le visage "dissimulé" et se sont enfuis "sur des scooters de haute puissance", en évoquant la possible existence de "commanditaires" et de "petites mains" au sein du groupe. La magistrate ajoute que "les enquêteurs disposent des images de vidéoprotection du musée et de la Ville" et peuvent compter sur "la mobilisation des concitoyens". Elle indique également que la nacelle utilisée pour pénétrer dans le bâtiment a été amenée par les voleurs eux-mêmes quelques minutes avant les faits. Elle détaille encore : "Un de nos concitoyens a, par exemple, signalé à la police judiciaire le fait que l'un des malfaiteurs s'est débarrassé du gilet jaune dont il était porteur". L'objet a été récupéré par les enquêteurs.
BFMTV a diffusé des images amateurs montrant les malfaiteurs en train de dérober les bijoux dans le musée. L'un porte un gilet jaune. Les quatre complices ont notamment utilisé une disqueuse durant le cambriolage.
Les images du cambriolage du Louvre (document BFMTV) pic.twitter.com/FciPpaXTMA
— BFMTV (@BFMTV) October 19, 2025
Le parquet de Paris a ouvert une enquête des chefs de vol en bande organisée et d'association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. La procédure a été confiée à la brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne, avec le soutien de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC). Le parquet précise que "le préjudice est en cours d'évaluation" et que "les investigations sont en cours".
"Le vol commis au Louvre est une atteinte à un patrimoine que nous chérissons car il est notre Histoire", a réagi le président de la République, Emmanuel Macron, sur X, ce dimanche soir. "Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice. Tout est mis en œuvre, partout, pour y arriver, sous la conduite du parquet de Paris".
Le vol commis au Louvre est une atteinte à un patrimoine que nous chérissons car il est notre Histoire.
Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice. Tout est mis en œuvre, partout, pour y arriver, sous la conduite du parquet de Paris.…
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 19, 2025
Une équipe «chevronnée» qui a agi en «sept minutes»
Le mode opératoire est décrit en détail par le ministre de l'intérieur, Laurent Nuñez, qui explique que "les malfaiteurs ont pénétré par l'extérieur en utilisant une nacelle, qui était positionnée sur un camion", avant de fracturer une fenêtre de la galerie d'Apollon et de se diriger "vers un certain nombre de vitrines où ils ont dérobé des bijoux". D'après le ministre, il s'agit d'une équipe "chevronnée" qui a agi en "sept minutes".
La Préfecture de Paris indique que "tous les moyens sont d'ores et déjà mis en œuvre pour retrouver le butin". Le ministre ajoute par ailleurs que l'"on sait très bien qu'il y a une grande vulnérabilité dans les musées français", en rappelant qu'un "plan de sécurité" récemment lancé par le ministère de la Culture "n'épargnait pas" le Musée du Louvre.
La couronne de l'impératrice Eugénie retrouvée
Le ministère de la Culture a annoncé que huit bijoux ont été dérobés et qu'un neuvième, la couronne de l'impératrice Eugénie, abandonnée à l'extérieur du musée lors de la fuite des malfaiteurs, a été retrouvée et que son état est "en cours d'examen". Selon les précisions apportées par la procureure de Paris, les pièces volées comprennent un collier et une paire de boucles d'oreilles appartenant à la collection Marie-Louise, trois bijoux – un collier, une paire de boucles d'oreilles et un diadème – provenant des collections des reines Marie-Amélie et Hortense, ainsi que quatre éléments issus de la collection de l'impératrice Eugénie, dont deux broches (l'une dite reliquaire), un nœud de corsage et un diadème.
Selon le musée, l'ensemble des bijoux dérobés dans la galerie d'Apollon datent du XIXe siècle. Le Louvre précise, pour certaines pièces exposées, que la couronne d'Eugénie est composée de 1354 diamants et de 56 émeraudes ; que le collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense comprend huit saphirs et 631 diamants ; et que le collier en émeraudes de la parure de Marie-Louise se compose de 32 émeraudes et 1 138 diamants.
Rachida Dati, ministre de la Culture, a souligné le contexte de menace ciblant le patrimoine : "La criminalité organisée aujourd'hui s'attaque aux objets d'art" et "les musées sont devenus des cibles".