Le jeudi 6 juin 2019 à 19:25
En fuite, le prévenu a été jugé par contumace. Un mandat d’arrêt a été délivré à son encontre.
Mardi dernier se tenait le procès d’un homme âgé de 32 ans, au tribunal correctionnel de Caen dans le Calvados. Alors qu’il roulait ivre et sans permis, le mis en cause avait percuté un motocycliste, avant de prendre la fuite. La victime s’était elle-même posé un garrot de fortune, qui lui avait probablement sauvé la vie.
Il s’enfuit, laissant sa victime au sol
L’accident s’est produit en pleine nuit, le 8 décembre 2018 vers 2h15, sur une petite route de Condé-en-Normandie. Alcoolisé, un jeune homme de 25 ans se tenait à califourchon sur sa moto-cross non homologuée route, au moteur éteint. Il s’éclairait avec une lampe torche à led, lorsque le chauffard âgé de 32 ans a déboulé.
Sans permis ni assurance au volant de sa Peugeot 307 break, Alexandre Belliard circulait sur cette petite route pour éviter les contrôles. Malgré l’éclairage public présent à cet endroit, il avait percuté violemment le motocycliste sur sa droite, le projetant sur son capot. Son pare-brise avait explosé sous le choc du casque de la victime.
L’enquête permettra de déterminer qu’il a traîné le jeune homme sur un ou deux mètres, avant de reculer et de repartir pour s’enfuir. Le pare-choc cassé, raclant le sol, relate La Manche Libre.
Le jeune homme se vide de son sang
Gisant au sol, le jeune homme souffrait d’une importante hémorragie au niveau d’une jambe. Il avait eu le réflexe de se faire un garrot avec sa propre ceinture, avant d’alerter les secours.
« J'ai serré ma ceinture et j'ai vu que ça saignait moins. Les pompiers m'ont dit que si je n'avais pas fait ça, ce ne sont pas eux qui seraient venus me chercher », déclarera-t-il lors du procès.
Le fuyard retrouvé et interpellé
Ce n’est qu’au terme de quatre mois d’investigations que les enquêteurs ont pu confronter les deux hommes. Le suspect avait alors livré un récit qui avait évolué au fil des auditions. Affirmant dans un premier temps qu'il avait acheté la voiture déjà accidentée, puis affirmant que le motocycliste roulait trop vite... Alors que l’expertise attestait qu’il circulait à 30 km/h au maximum.
Le mis en cause avait également raconté que le jeune homme était sur ses deux pieds et semblait aller bien lorsqu’il est parti. Les enquêteurs avaient pourtant relevé des traces de son sang sur le pare-choc de la Peugeot 307 break.
En fuite lors du procès
Le motocycliste, qui échappé à la mort en se posant un garrot, a été amputé 20 centimètres en dessous du genou.
Lors de sa comparution immédiate le 19 avril dernier, Alexandre Belliard avait demandé le renvoi du procès pour préparer sa défense. Une demande acceptée. Mais il en a profité pour s’évanouir dans la nature.
Mardi dernier, il n’était pas présent lors de l’audience, rapporte le quotidien régional. Jugé par contumace, il été condamné à quatre ans de prison dont trois ans ferme assortis d'une mise à l'épreuve de deux ans.
En outre, interdiction lui est faite de passer son permis de conduire durant cinq ans. Enfin, il devra verser 50 000 euros à sa victime en attendant de connaître son préjudice final, ainsi que 30 000 euros à la Sécurité Sociale. Un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre.