Le dimanche 21 décembre 2025 à 22:58
Un entrepreneur en cryptomonnaies et sa compagne ont été séquestrés dans leur maison de Dompierre-sur-Mer (Charente-Maritime) dans la nuit du 17 au 18 décembre dernier par trois individus venus leur extorquer plusieurs millions d'euros en actifs numériques. Les agresseurs ont pris la fuite après avoir obtenu des transferts sous la menace, laissant derrière eux un couple profondément ébranlé. Une enquête est menée par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) du parquet de Rennes.
Dans la nuit, vers 5 heures du matin selon les premiers éléments, trois individus cagoulés se sont introduits dans la maison du couple. "Les agresseurs ligotent la femme, ainsi que son compagnon à qui ils portent des coups pendant près de deux heures", indique le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet, confirmant une information du média spécialisé The Big Whale. Les agresseurs exigent alors des virements en cryptomonnaie et forcent l'homme à utiliser ses portefeuilles virtuels. Toujours selon le procureur : "Ce dernier, sous la menace, accepte d'y procéder". Le maire Guillaume Krabal précise à France 3 que les victimes sont "un couple qui aurait entre 30 et 40 ans, arrivé il y a quelques mois dans la commune". Il ajoute qu'"ils auraient des enfants, mais qui n'auraient pas été touchés par la séquestration".

Après le départ des agresseurs, les victimes parviennent à se libérer et à alerter les secours. Les sapeurs-pompiers les prennent en charge, toutes deux "très choqués" selon le parquet. L'homme est transporté à l'hôpital sans que son pronostic vital soit engagé.
«L'une des plus grosses sommes dérobées en cryptomonnaies sur le sol français»
Le préjudice est estimé à environ huit millions d'euros en cryptomonnaies. Selon Grégory Raymond, cofondateur de The Big Whale, il s'agit de "l'une des plus grosses sommes dérobées en cryptomonnaies sur le sol français". Les malfaiteurs auraient utilisé une clé Ledger pour transférer les fonds, un support physique comparable à "l'équivalent d'une carte bancaire avec laquelle on peut payer sans contact".
Les investigations sont menées par les gendarmes de la Section de recherches de Poitiers (Vienne), la Brigade de recherches de La Rochelle et l'unité nationale cyber de la gendarmerie. La JIRS de Rennes a pris la main sur le dossier, qui vise une "équipe criminelle structurée". Une enquête a été ouverte des chefs d'extorsion en bande organisée, séquestration de plusieurs personnes en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et atteinte à un système de traitement automatisé de données commise en bande organisée.