Le jeudi 11 juin 2020 à 21:48
Les déclarations du ministre de l'Intérieur ont provoqué un vent de colère dans les rangs de la police nationale. Les organisations syndicales ont été reçues par Christophe Castaner ce jeudi mais cela n'a pas suffit à apaiser les tensions.
De très nombreux policiers se sont réunis devant leurs commissariats partout en France ce jeudi après-midi et dans la soirée. A Bobigny (Seine-Saint-Denis), des dizaines de fonctionnaires de police se sont regroupés à proximité de la préfecture, à 20 heures. Alignés, ils ont lancé leurs paires de menottes au sol, symboliquement, en signe de protestation. Un geste fort pour dénoncer leur ras-le-bol.
Des policiers en colère jettent leurs menottes au sol en réaction aux annonces de Castaner.
Ils dénoncent la stigmatisation de la profession et la suppression de la méthode d’interpellation dite «d'étranglement». pic.twitter.com/7g8Z4lC3Cv
— Remy Buisine (@RemyBuisine) June 11, 2020
Menottes jettées au sol devant la préfecture de police de Bobigny.
Les policiers en colère estiment ne plus avoir les moyens d’interpeller les correctement suite aux annonces de Castaner. pic.twitter.com/TpGDPcPwWB
— Clément Lanot (@ClementLanot) June 11, 2020
Des rassemblements similaires se sont déroulés dans de nombreuses villes de France, à Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Lille, Tours, Saint-Étienne, Creil, Dijon, Brest ou encore Toulon. A Roubaix, les policiers se sont déguisés en licorne. D'autres fonctionnaires ont arboré des écussons de bisounours.
Lyon 17 h 30 #JeSoutiensLaPolice #JeSoutiensLesFDO pic.twitter.com/NjX9khUxa7
— Synergie-Officiers (@PoliceSynergie) June 11, 2020
Bordeaux : une centaine de policiers déposent leurs menottes devant le commissariat https://t.co/5Pn2M4Mzy4#police #Bordeaux pic.twitter.com/rYxFfceeBz
— France Bleu Gironde (@Bleu_Gironde) June 11, 2020
Toulon #JeSoutiensLaPolice pic.twitter.com/s8EL4fu673
— Synergie-Officiers (@PoliceSynergie) June 11, 2020
A Brest, des policiers ont aussi déposé leurs menottes devant le commissariat ce soir https://t.co/lzNizGmcxp pic.twitter.com/ReWrUMW38p
— France Bleu Breizh Izel (@Francebleubzh) June 11, 2020
À #Roubaix, les #policiers déguisés en licorne pour dénoncer les propos de #ChristopheCastaner. #manifestation #faitsdivers #colère #violencepolicière https://t.co/c4oXAHgp6u pic.twitter.com/JUkXBXo9Li
— VDN Roubaix (@VDNRoubaix) June 11, 2020
Les policiers de Nice avaient réalisé la même action ce mercredi soir sur la place Masséna. Après leur entretien avec Christophe Castaner ce jeudi, les syndicats de police ont de nouveau exprimé leur mécontentement.
Yves Lefebvre, le secrétaire général de l'Unité SGP Police FO a appelé les policiers "à ne plus interpeller, à ne plus intervenir", les invitant à se rassembler à 18 heures devant tous les commissariats de France. De son côté, Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance Police Nationale a annoncé une « action très forte demain » à Paris, sans donner plus de précisions.
Selon Philippe Capon, secrétaire général de l'UNSA Police, Christophe Castaner a déclaré qu'il "regrettait ses propos" sur les "soupçons avérés" de racisme au sein des forces de l'ordre, qui entrainerait une suspension du fonctionnaire concerné.
La technique dite «d'étranglement» jugée indispensable
Les syndicats de police réclament une marche arrière de Christophe Castaner concernant sa décision d'interdire la méthode dite "d'étranglement", ou "contrôle de tête", qui permet de maîtriser un individu virulent ou dangereux.
Le locataire de la place Beauvau a annoncé soudainement sa décision ce lundi lors d'une conférence de presse. Depuis, la grogne progresse un peu plus chaque jour dans les rangs policiers.