Le samedi 13 avril 2024 à 20:18
Un jeune homme de 18 ans a été mis en examen pour le meurtre d'un couple de voisins dans le petit village de Combres (Eure-et-Loir) survenu ce mercredi après-midi. Inconnu jusqu'ici de la justice, le suspect a reconnu rapidement les faits, expliquant "qu'il voulait tuer pour passer sa colère", a précisé le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier. Le jeune homme a été placé en détention provisoire ce samedi, comme l'avait requis le parquet. Les deux victimes sont un couple de retraités.
C'est dans ce petit village de Combres d'environ 600 habitants que ce double meurtre ultra-violent est survenu, plus précisément dans un hameau composé de quatre propriétés. Vers 17 heures ce mercredi, une voisine a alerté les gendarmes. Elle venait de découvrir les deux corps inanimés des deux victimes dans leur jardin, dont elle était amie. "Elle déclarait notamment que le Monsieur était un physicien nucléaire à la retraite tandis que Madame était une biologiste à la retraite", expose le procureur dans un communiqué. Les victimes, domiciliées à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) possédaient cette maison comme résidence secondaire.
De multiples plaies relevées sur les deux corps
Les secours ont prononcé le décès des victimes sur place et le médecin du SMUR a délivré un obstacle médico-légal. Les gendarmes de la brigade de recherches de la compagnie de Nogent-le-Rotrou et ceux de la section de recherches d'Orléans, conjointement saisis de l'enquête, sont rapidement arrivés sur les lieux et ont procédé à de premières constatations. "Des premières constatations effectuées par les techniciens d’identification criminelle, il ressortait que les deux corps présentaient un visage tuméfié et enfoncé et des plaies, probablement causées par une arme blanche, étaient relevées en nombre et sur plusieurs parties des deux corps", décrit le magistrat. L'autopsie a montré que le décès des victimes était lié à des plaies à l'arme blanche "aux jugulaires et à la carotide". En outre, les enquêteurs n'ont constaté aucune trace de fouille dans l'habitation, ni d'effraction.
L'enquête a rapidement progressé. Les gendarmes ont interrogé les voisins domicilié à 230 mètres de la maison des victimes. "Ils affirmaient que leur fils, un jeune homme âgé de 18 ans et demi, inconnu des services de la justice, demeurant chez ses parents, sans emploi, était sorti autour de 18h00 le 09 avril 2024 pour courir après avoir mis un pantalon type 'blue jeans'. Entre 18h00 et 19h00, sa mère aurait entendu au-dessus de bruits de tondeuse une voix d’homme dire 'arrêtes, arrêtes', son fils serait rentré plus tard et aurait nettoyé son pantalon et ses chaussures", poursuit le procureur.
Une dispute avec son père «pour une divergence de nourriture»
Les gendarmes ont relevé des traces de sang sur le pantalon et les chaussures du jeune homme, qui étaient en train de sécher. Ce dernier a été placé en garde à vue ce jeudi et a reconnu "rapidement être l’auteur de ce double homicide volontaire". Le suspect a déclaré "s’être disputé avec son père pour une divergence de nourriture", affirmant être "très en colère, à tel point qu'il sortait de chez lui et, passant devant chez ses voisins, il s'en prenait d'abord au Monsieur puis à la dame qui sortait de chez elle pour leur donner la mort à l'un et à l'autre avec un couteau de type couteau à huitre". Une arme qui a été retrouvée par les enquêteurs "sur les indications du jeune homme". Après le double meurtre, le suspect est rentré chez lui "puis regardait une vidéo et se couchait".
Durant une deuxième audition, le jeune homme a confirmé "être l’auteur du double homicide volontaire de ses voisins". "Les coups – multiples et importants – portés avec le couteau mais également les coups de pied, assénés notamment aux visages, correspondaient aux constations médico-légales réalisées au cours des autopsies", souligne la même source.
Présenté à un juge d'instruction à Chartres, le jeune majeur a été mis en examen "pour l’homicide volontaire du monsieur précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime, en l’espèce celui de la dame, et pour l’homicide volontaire de la dame précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime, en l’espèce celui du monsieur", détaille Frédéric Chevallier dans un second communiqué ce samedi. Le mis en cause encourt désormais la réclusion criminelle à perpétuité.