Émeutes en Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron convoque un conseil de défense et de sécurité nationale

Un Conseil de défense et de sécurité nationale est convoqué par Emmanuel Macron ce mercredi, suite à des émeutes en Nouvelle-Calédonie qui ont débuté ce lundi et causé la mort de deux personnes. Face à une situation qualifiée d'"insurrectionnelle" par le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, le gouvernement appelle à l'apaisement et annonce des renforts de sécurité pour contrer la violence qui a entraîné de multiples arrestations et des dommages significatifs aux propriétés et infrastructures.
Émeutes en Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron convoque un conseil de défense et de sécurité nationale
Emmanuel Macron, le 11 juillet 2023. (Gints Ivuskans / Shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 15 mai 2024 à 10:20

Emmanuel Macron convoque ce mercredi 15 mai un Conseil de défense et de sécurité nationale, après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui ont fait deux morts. L'ensemble d'îles et d'archipels français est en proie à des émeutes depuis le lundi 13 mai. Louis Le Franc, haut-commissaire de la République, a expliqué que le premier décès, survenu entre le mardi 14 et le mercredi 15 mai, était du à un tir défensif : "de quelqu’un qui a certainement voulu se défendre". Le contexte du second décès, confirmé mercredi, n'a pas été fourni.

Face à l'escalade de la violence, Louis Le Franc a décrit la situation comme "insurrectionnelle" et a évoqué la gravité de la situation : "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettent à tirer sur des gens armés". Il a souligné l'urgence de l'apaisement : "L’heure doit être à l’apaisement (...), l’appel au calme est impératif".

140 interpellations

Le bilan des interpellations s'est élevé à 140 dans l'agglomération de Nouméa, où le couvre-feu a été instauré dès le mardi soir. Les établissements scolaires sont restés fermés et l'aéroport de La Tontouta a suspendu tous les vols commerciaux, a annoncé le vice-rectorat de Nouvelle-Calédonie. Les violences ont également vu des échanges de tirs et une tentative d'intrusion à la gendarmerie de Saint-Michel. Les conséquences sociales des émeutes incluent des pénuries alimentaires avec des magasins assiégés ou vidés de leurs provisions. À Tuband, un quartier de Nouméa, des habitants armés patrouillaient les rues.

Sur le plan politique, le président de la République Emmanuel Macron a exprimé son indignation dans une lettre aux représentants calédoniens : "Le caractère indigne et inacceptable" des violences et a appelé les parties au "calme". De leur côté, les indépendantistes, par la voix du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), ont déclaré : "Nous souhaitons le retrait" du texte législatif controversé, "afin de préserver les conditions d’obtention d’un accord politique global entres les responsables calédoniens et l’État français". Ils ont également appelé à "la levée des barrages pour permettre [le] libre accès de la population aux produits, services et besoins de premières nécessités".

Dans cette crise, les forces de l'ordre ont été renforcées par des unités spéciales, dont des hommes du GIGN et du RAID. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé l'acheminement de renforts, précisant que plus de 70 policiers et gendarmes ont été blessés et 80 entreprises ont vu leurs installations endommagées ou détruites.