Le mercredi 15 mai 2024 à 10:20
Emmanuel Macron convoque ce mercredi 15 mai un Conseil de défense et de sécurité nationale, après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui ont fait deux morts. L'ensemble d'îles et d'archipels français est en proie à des émeutes depuis le lundi 13 mai. Louis Le Franc, haut-commissaire de la République, a expliqué que le premier décès, survenu entre le mardi 14 et le mercredi 15 mai, était du à un tir défensif : "de quelqu’un qui a certainement voulu se défendre". Le contexte du second décès, confirmé mercredi, n'a pas été fourni.
Face à l'escalade de la violence, Louis Le Franc a décrit la situation comme "insurrectionnelle" et a évoqué la gravité de la situation : "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettent à tirer sur des gens armés". Il a souligné l'urgence de l'apaisement : "L’heure doit être à l’apaisement (...), l’appel au calme est impératif".
140 interpellations
Le bilan des interpellations s'est élevé à 140 dans l'agglomération de Nouméa, où le couvre-feu a été instauré dès le mardi soir. Les établissements scolaires sont restés fermés et l'aéroport de La Tontouta a suspendu tous les vols commerciaux, a annoncé le vice-rectorat de Nouvelle-Calédonie. Les violences ont également vu des échanges de tirs et une tentative d'intrusion à la gendarmerie de Saint-Michel. Les conséquences sociales des émeutes incluent des pénuries alimentaires avec des magasins assiégés ou vidés de leurs provisions. À Tuband, un quartier de Nouméa, des habitants armés patrouillaient les rues.
#Emeutes en #NouvelleCaledonieMutinerie en cours dans la principale prison, surpeuplée du territoire, le "Camp-Est". Information confirmée par le haut-commissariat de la République. La police nationale est en train d'intervenir pic.twitter.com/TA49kmlugZ
— Charlotte Mannevy (@CMannevy) May 14, 2024
Sur le plan politique, le président de la République Emmanuel Macron a exprimé son indignation dans une lettre aux représentants calédoniens : "Le caractère indigne et inacceptable" des violences et a appelé les parties au "calme". De leur côté, les indépendantistes, par la voix du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), ont déclaré : "Nous souhaitons le retrait" du texte législatif controversé, "afin de préserver les conditions d’obtention d’un accord politique global entres les responsables calédoniens et l’État français". Ils ont également appelé à "la levée des barrages pour permettre [le] libre accès de la population aux produits, services et besoins de premières nécessités".
En #NouvelleCalédonie, la situation reste tendue malgré l'arrivée de forces de l'ordre supplémentaires.
La mobilisation de citoyens s'organise pour repousser les émeutiers indépendantistes qui tentent de détruire Nouméa et sa banlieue.
Pensées aux forces de l'ordre engagées pic.twitter.com/hzwT2nbiAH
— Bastien Vandendyck (@Bastien_VDK) May 14, 2024
Nouméa ce soir. Manifestants opposés à la réforme constitutionnelle sur la #NouvelleCaledonie et forces de l’ordre s’affrontent un peu partout dans la ville les mobiles tentent de dégager les ronds points occupés. pic.twitter.com/GpLvoHbb9S
— Charlotte Mannevy (@CMannevy) May 13, 2024
Dans cette crise, les forces de l'ordre ont été renforcées par des unités spéciales, dont des hommes du GIGN et du RAID. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé l'acheminement de renforts, précisant que plus de 70 policiers et gendarmes ont été blessés et 80 entreprises ont vu leurs installations endommagées ou détruites.