Le lundi 15 mai 2023 à 20:26
Deux adolescents de 14 et 15 ans sont confrontés à des accusations graves après avoir tué deux chatons et diffusé la scène sur Snapchat, a annoncé Rémi Coutin, le procureur de la République d'Évreux (Eure). "Les gardes à vue ont été levées à l'issue des auditions, et sur décision du parquet, les deux adolescents ont été convoqués devant le juge des enfants en septembre prochain" a indiqué le magistrat. Ils devront répondre de "l'infraction d'atteinte volontaire à la vie d'animaux domestiques".
L'alerte a été donnée par l'association Stéphane Lamart "Pour la défense des droits des animaux" le 11 mai dernier, après la diffusion sur Snapchat d'une vidéo montrant les deux adolescents "en train de tuer des chatons". La gendarmerie, ayant été saisie par le parquet, a mené une enquête et interpellé les deux adolescents, qui étaient jusqu'alors inconnus de la justice. Les adolescents, "respectivement âgés de 14 et 15 ans, scolarisés en classe de quatrième et seconde et domiciliés dans le département", ont été placés en garde à vue, selon Coutin.
Lors de leur audition, les deux adolescents ont admis "leur implication, expliquant avoir trouvé par hasard les deux chatons dans un bois" avant de décider "de les tuer et dissimuler les cadavres". Ils ont exprimé des remords. Stéphane Lamart, le fondateur de l'association qui a signalé les faits, a salué "la réactivité du parquet d'Évreux", tout en exprimant sa déception que l'infraction retenue soit "l'atteinte volontaire et non l'acte de cruauté".
"À 14 ans, on a conscience que jeter des chatons en l'air et contre un arbre, ça n'est pas bien, que ça entraîne de la souffrance", a réagi Me Patrice Grillon, l'avocat de l'association. Il a également regretté que "l'enregistrement et la diffusion de la scène ne soient pas poursuivis", une pratique qui selon lui "pourrait pousser d'autres jeunes à les imiter". L'avocat a également indiqué qu'il demanderait "des sommes importantes en dommages et intérêts pour la souffrance subie par ces chatons et le préjudice moral de l'association".
En raison de leur statut de mineurs, les deux adolescents risquent une peine maximale de trois mois de prison et une amende de 7500 euros, qui sera payée solidairement par les adolescents et leurs parents. Les parents ont également été entendus par les enquêteurs.