Le mercredi 23 janvier 2019 à 11:46
Début janvier, le Ministère de l’Intérieur a donné pour instruction aux policiers du Service Central du Renseignement Territorial de ficher les « meneurs du mouvement des Gilets Jaunes », révèle ce mercredi Le Canard Enchaîné.
Les policiers spécialisés dans le recueil du Renseignement se sont vu invités à repérer « les personnalités exerçant une réelle influence sur le mouvement ou se signalant par des discours ou des commentaires vindicatifs ou subversifs trouvant l’écho sur les réseaux sociaux ».
Un profil ultra-précis
Les policiers en charge du fichage doivent remplir un formulaire quasi-exhaustif du profil des meneurs identifiés : photographie, identité complète (pseudo inclus), adresse, numéros de téléphone, profession, type de véhicule et immatriculation... Mais également, rapporte l’hebdomadaire, « ses antécédents et procédures judiciaires », « son implication associative », « son influence et son activité sur les réseaux sociaux », « son implication médiatique », « ses liens avec des éléments ou mouvements radicaux », ainsi que le « financement » du mouvement.
La CNIL sur le banc de touche
Selon Le Canard, les individus ainsi repérés seraient susceptibles d’être interpellés et « retournés » pour servir le Renseignement. Car la note propose de relever si « l’intéressé [a fait] l’objet d’un contact avec le service » et demande : « Un contact est-il envisageable ? ».
Ce fichier n’a pas fait l’objet de déclaration à la CNIL, si l’on en croit l’hebdomadaire satirique. Interrogé sur ces faits, le Ministère de l’Intérieur a affirmé que « les services font leur travail avec les moyens juridiques autorisés par la loi ».