Le mardi 12 novembre 2024 à 15:45
La gendarmerie de Grenoble a démantelé un réseau de vols et de revente de véhicules Renault Mégane RS, qui a agi entre août et octobre 2024 dans plusieurs départements. Les forces de l'ordre ont ainsi découvert une organisation criminelle minutieuse et bien rodée, comme l’a détaillé Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble, ce mardi.
Les premiers vols de Mégane RS ont été enregistrés fin août, avec un cas notable à Villard-de-Lans (Isère), où "une première voiture de ce type était dérobée sur un parking", selon le communiqué du procureur. Les enquêteurs ont rapidement relié ce vol à un autre vol de véhicule, commis la même nuit à Moirans, également en Isère, où une autre Renault de même modèle avait été subtilisée. La gendarmerie a constaté que les voleurs opéraient systématiquement de nuit, avec une rapidité et une efficacité permettant de minimiser les indices laissés sur les lieux des méfaits.
Un réseau de revente étendu jusqu'au Sud de la France
Les investigations de la brigade de recherches de Grenoble ont permis de relier au total dix vols de véhicules similaires, en majorité concentrés autour du plateau du Vercors. "Ces malfaiteurs prenaient des précautions extrêmes afin de masquer leurs méfaits", indique le communiqué. Le réseau, dont les activités de revente s’étendaient jusqu’au Sud de la France, revendait les voitures pour quelques milliers d’euros, notamment via un groupe Telegram.
L’affaire a pris une nouvelle ampleur après le vol d’une Renault Clio RS fin octobre à Fontvieille (Bouches-du-Rhône), véhicule qui a été rapidement revendu à Alès (Gard) après un court passage par Grenoble. Cette opération a précipité l'intervention des forces de l'ordre : le 4 novembre, quatre individus ont été interpellés, trois dans l’agglomération grenobloise et un à Saint-Gilles (Gard), et placés en garde à vue. Les perquisitions menées par la gendarmerie ont permis de saisir des équipements utilisés pour voler des véhicules, en particulier un programmateur de clé, ainsi qu'une somme de 7400 euros en liquide. "Des armes et des munitions étaient également découvertes et saisies", précise le procureur Éric Vaillant.
La complexité de cette affaire a nécessité la collaboration de diverses unités de la gendarmerie, y compris une unité d'expertise de l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN), qui a contribué aux analyses techniques. "L'ensemble des gendarmes de la compagnie de Grenoble" ont été mobilisés pour cette opération, ajoute le procureur.
Les deux principaux suspects écroués
À l'issue des gardes à vue, le 8 novembre, trois des quatre individus ont été déférés en comparution immédiate pour "vols en réunion, recel, participation à une association de malfaiteurs". Les deux principaux mis en cause, âgés d’une vingtaine d’années et originaires de Grenoble, ont finalement été placés en détention provisoire dans l’attente de leur jugement, prévu le 13 janvier prochain. Un troisième suspect, domicilié dans le Gard, a été placé sous contrôle judiciaire. Quant au quatrième individu, également originaire de la métropole grenobloise et âgé de 27 ans, il sera convoqué ultérieurement.