Le samedi 26 août 2023 à 23:34
Trois policiers de la police municipale d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) ont été mis en examen ce jeudi. Ils sont soupçonnés de violences sur un jeune homme, ainsi que de faux et usage de faux en écriture publique, suite à une intervention pour un rodéo urbain en août 2022.
L'un des agents a été mis en examen pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique, un second pour complicité de violences, a indiqué le procureur de la République de Béthune, Thierry Dran, confirmant une information de Mediapart. Les deux fonctionnaires sont également mis en examen pour faux et usage de faux. Le chef de service, Jérôme M., en poste depuis cinq ans, a quant à lui été mis en examen pour complicité de faux et usage de faux, étant soupçonné d'avoir validé un rapport mensonger rédigé par ses subordonnés.
Un troisième policier donne une autre version
Lors de cette intervention pour un rodéo urbain, l'un des agents est soupçonné d'avoir aspergé de gaz lacrymogène un jeune homme de 20 ans, au niveau du visage, alors qu'il conduisait une moto sans casque. Suite à cela, le jeune homme aurait été déséquilibré et aurait ensuite été molesté. Deux des agents ont par la suite fourni un récit jugé mensonger des événements dans un rapport officiel. Leur récit prétendait que l'utilisation du gaz lacrymogène avait été nécessaire car le motard fonçait en direction de l'agent.
Un troisième agent, également présent lors de l'intervention, n'a pas confirmé cette version des faits. Au contraire, il a fourni sa propre version par écrit, critiquant l'usage illégal du gaz. De son côté, le jeune homme à moto a déposé plainte en avril dernier.
Un courrier signé par sept policiers fin 2022
Cette affaire survient alors que la police municipale d’Hénin-Beaumont était déjà sous le feu des projecteurs. Fin 2022, un courrier signé par sept policiers a été adressé à la mairie pour dénoncer divers "dysfonctionnements" au sein du service. Ils ont évoqué le faux en écriture concernant l'incident du rodéo, ainsi que des accusations d'autoritarisme, de propos dégradants et de harcèlement par Jérôme M., le chef du service. Le maire RN d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, avait alors fait un signalement au procureur de la République, "à la suite d’un large audit interne du service de police municipale", a-t-il indiqué.
En outre, Jérôme M. est visé par une enquête pour violences contre un homme qui se trouvait à l’arrière d’un fourgon de la police municipale, à l’été 2022, d'après La Voix du Nord.
Les trois agents mis en examen ont été laissés libres sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer leur fonction en attendant la poursuite des investigations et un éventuel procès.