Il droguait sa femme et invitait des hommes à venir la violer : 34 suspects écroués, 9 interpellations

33 hommes ont déjà été mis en examen et écroués dans ce dossier, tout comme le mari de la victime. Ce dernier, qui vit à Mazan près de Carpentras (Vaucluse), est accusé d'avoir drogué son épouse puis de l'avoir violée, durant de longues années. Il a également recruté d'autres hommes sur internet pour qu'ils viennent eux aussi abuser sexuellement de sa compagne alors qu'elle était inanimée. Neuf autres individus ont été interpellés cette semaine.
Il droguait sa femme et invitait des hommes à venir la violer : 34 suspects écroués, 9 interpellations
Illustration. (shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 30 septembre 2021 à 00:41 - MAJ jeudi 30 septembre 2021 à 11:22

Les viols auraient duré pendant près de dix ans. Cette affaire révélée par Actu17 il y a près de onze mois, a débuté par une interpellation dans le supermarché Leclerc de Carpentras (Vaucluse) le 12 septembre 2020. Ce jour-là, un homme âgé de 68 ans a été pris en flagrant délit en train de filmer sous les jupes de trois femmes. Ces dernières ont déposé plainte et le sexagénaire a été placé en garde à vue. Les policiers étaient loin d'imaginer à ce moment-là ce qu'ils allaient découvrir les jours suivants.

Le suspect a d'abord nié les faits, évoquant un simple fantasme. Mais les enquêteurs ont réalisé une perquisition à son domicile situé sur la commune de Mazan et ont saisi un ordinateur, deux téléphones portables, un caméscope, ainsi qu’un appareil photo. C'est en exploitant ces supports numériques, alors que le sexagénaire avait été remis en liberté, que les policiers de la sûreté départementale ont découvert l'impensable, l'horreur. De nombreuses vidéos montrant des hommes qui violaient l'épouse du suspect ont été extraites. Cette dernière était à chaque fois inconsciente, voire inanimée. Le sexagénaire a de nouveau été placé en garde à vue.

De fortes doses de Temesta

L'affaire a alors été confiée aux enquêteurs de la police judiciaire de Montpellier. La suite des investigations a montré que le mari de 68 ans droguait son épouse en utilisant des anxiolytiques, notamment de fortes doses de Temesta pouvant se révéler létales, pour ensuite la violer alors qu'elle était dans un état second. Il avait également recruté d'autres hommes - plusieurs dizaines au total - sur internet durant près de dix ans, pour que ces derniers violent son épouse devant sa caméra. Des actes atroces parfois collectifs auxquels le sexagénaire participait de temps à autre. Ce dernier avait également mis en place un véritable protocole concernant les hommes invités. Ils devaient se laver les mains à l'eau chaude, ne pas avoir fumé avant de venir et avoir mis du parfum notamment.

La victime n'avait rien remarqué et ce sont les policiers qui lui ont appris cette insupportable vérité. Cette femme, sous le choc, s'était déjà plaint de céphalés, mais également d'insomnies ou encore d'absences mentales répétés, mais les médecins n'auraient rien détecté.

Un pompier, un journaliste et un surveillant pénitentiaire

Le mari a été mis en examen pour viols aggravés et administration de substances nuisibles avant d'être écroué en novembre dernier, comme nous l'avions indiqué à l'époque. Depuis, 33 hommes ont été interpellés, mis en examen et écroués à leur tour. Ils sont originaires du Vaucluse, de la Drôme, du Gard ou des Bouches-du-Rhône, âgés de 24 à 71 ans et de différents milieux socioprofessionnels. Parmi eux figurent un pompier, un journaliste ou encore un surveillant pénitentiaire. Neuf autres suspects accusés eux aussi d'avoir violé la victime, ont été interpellés ce mardi matin dans plusieurs départements du sud de la France, et devraient être déférés en vue de leur mise en examen ce jeudi.

Selon l'avocat de plusieurs de ces hommes mis en cause, Me Louis-Alain Lemaire, "ils avaient la certitude de venir rencontrer un couple échangiste. Ils pensaient que l'homme et la femme étaient parfaitement d'accord". "Ils se sont aperçus au cours des faits qu'apparemment cette personne n'était pas consentante et que ce n'était pas un jeu. Ils ont immédiatement arrêté", a-t-il assuré à France Bleu.

"Il est impossible de penser qu'elle faisait semblant de dormir lorsqu'on voit les images. On voit bien qu'elle est inconsciente. Il est évident qu'ils ne se sont pas assurés de son consentement", affirme de son cté l'avocate de la victime, Me Cathy Richard.