Jusqu'à cinq ans de prison requis pour six faux serruriers jugés pour escroquerie

Une cinquantaine de victimes ont été recensées par les enquêteurs dans ce dossier, principalement des personnes âgées ou vulnérables.
Jusqu'à cinq ans de prison requis pour six faux serruriers jugés pour escroquerie
Illustration. (shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 19 janvier 2022 à 20:50

Le parquet a requis mercredi de 18 mois avec sursis à cinq ans de prison ferme à l'encontre de six faux serruriers, qui faisaient payer des factures exorbitantes à leurs victimes, jugés pour escroquerie en bande organisée par le tribunal de Bobigny.

Âgés de 25 à 54 ans, les prévenus sont accusés d'avoir effectué des réparations inexistantes, mal faites ou surfacturées, principalement en Ile-de-France et Gironde. Une cinquantaine de victimes ont porté plainte. "Nous sommes à plus d'un million d'euros encaissés sur une période de 18 mois, de janvier 2019 à juillet 2020. Tout cet argent va être réinvesti par les prévenus, c'est du blanchiment, c'est un système lucratif pour eux", a déclaré dans son réquisitoire la procureure Margaux Buisson.

Notant la "masse d'escroqueries sérielles" du principal prévenu, un jeune homme de 25 ans déjà condamné pour des faits similaires en 2020, le ministère public a requis à son encontre cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt. "On constate que quelques années plus tard ces auteurs ont grandi, se sont épanouis dans des systèmes de blanchiment plus grands, transnationaux...", a pourfendu la procureure.

Contre son associé, un informaticien de 33 ans qui centralisait les ordres d'intervention, le parquet a demandé cinq ans de prison dont deux avec sursis. Pour deux hommes de main, l'accusation a requis 18 mois de prison avec sursis, ainsi que deux ans de prison pour le "gérant de paille" d'une société fictive.

Des factures de 2500 à 10 000 euros pour ouvrir une porte

Au lieu du tarif de départ annoncé de 70 euros, les victimes se retrouvaient acculées à devoir débourser entre 2500 et 10 000 euros pour ouvrir ou réparer leur porte. Ces sommes étaient réglées à des sociétés fictives domiciliées en Seine-Saint-Denis, avant d'être disséminées. Pour la cinquantaine de victimes identifiées par les enquêteurs, surtout des personnes âgées ou vulnérables, le préjudice est estimé à près de 100 000 euros.

Dans ce système huilé, il fallait "faire du chiffre". Les meneurs présumés faisaient fortement pression sur leurs "employés" pour qu'ils extorquent le maximum d'argent aux clients, quitte à casser davantage les portes pour facturer de nouvelles prestations.

Si la victime se montrait réticente à payer, les "serruriers" affirmaient que l'assurance rembourserait la somme dans son intégralité ou se montraient agressifs s'il le fallait. Le jugement a été mis en délibéré au 2 mars.