Le samedi 13 avril 2019 à 10:59
Le match se déroulait normalement jusqu'à la 78ème minute. Alors que le joueur d'Amiens Naïm Sliti s'apprêtait à tirer un corner, le capitaine amiénois Prince Gouano a été victime de cris racistes qui provenaient des tribunes.
"Faut régler ce problème, c'est une honte" s'est exclamé Prince Gouano en se dirigeant vers le bord du terrain, comme le montrent les images de beIN Sports. "Il y a des cris de singes. Je ramène mes coéquipiers dans le vestiaire" a-t-il ajouté.
Le jeu s'est alors arrêté et les joueurs sont même sortis du terrain durant cinq minutes avant de revenir. Certains ont décidé d'aller discuter avec des supporters. Après des discussions entre les coachs des deux équipes Antoine Kombouaré et Christophe Pélissier, ainsi que l'arbitre du match Karim Abed, il a été décidé de passer un message dans le stade par l'intermédiaire du speaker. "Faites bien passer le message, si ça se reproduit on arrête", a prévenu l'arbitre.
[📺 VIDÉO] ⚽️ #DFCOASC
Prince Gouano victime de cris racistes à Dijon
🏟 Le match a été interrompu... https://t.co/94YGODqJeD— beIN SPORTS (@beinsports_FR) 12 avril 2019
Le match a ensuite repris et a pu se terminer sur un score vierge.
Un homme interpellé
Prince Gouano aurait repéré une personne dans les tribunes, à l'origine de ces cris racistes. La Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé dans un communiqué après le match qu'un homme avait été interpellé et qu'il s'agissait de "l'auteur des cris racistes".
La commission de discipline de la Ligue a annoncer qu'elle allait se saisir "dès mercredi" du dossier. La LFP va également "étudier les suites judiciaires à donner".
"Nous sommes au 21e siècle, c'est inadmissible. J'ai marqué le coup en demandant d'arrêter le jeu. De nos jours, nous sommes tous égaux, nous sommes tous des êtres humains. Mon mot d'ordre est l'amour, d'aimer son prochain, chose qui n'a pas été faite. Je ne leur en veux pas, la faute est humaine" a expliqué Prince Gouano au micro de la chaîne de sport.
"On est au XXIème siècle, on est en France, c'est pas possible (...) On est pas au Zoo, s'ils veulent voir des animaux, ils savent où aller..."
"La meilleure façon, c'est le pardon (...)"
Prince-Désir Gouano (@AmiensSC) victime de cris racistes lors de #DCFOASC.#LateFC pic.twitter.com/pyvgDcWeP4
— Late Football Club (@LateFootClub) 12 avril 2019
Des "cris répugnants"
Le ministre de l'Intérieur a réagi à ces faits sur Twitter, évoquant des "cris répugnants" qui "sont contraires aux valeurs transmises par le sport".
Ces cris répugnants sont contraires aux valeurs transmises par le sport.
Ils insultent notre République.
Je salue la réaction rapide de la LFP : la racisme n'aura jamais sa place en France.
Ce combat, nous le menons main dans la main avec @RoxaMaracineanu.https://t.co/InFPD98LWR— Christophe Castaner (@CCastaner) 12 avril 2019
Des faits similaires se sont produits en Serie A (le championnat de football italien) à Cagliari, en Sardaigne, le 2 avril dernier. Le joueur français Blaise Matuidi et son coéquipier Moise Kean avaient eux aussi été la cible de cris racistes.
#CFC
🗨️ @MATUIDIBlaise sur les cris racistes subis à Cagliari : "C’est triste. On ne peut pas tolérer ce genre de choses (…) C’est des gens stupides qui n’ont rien à faire dans un stade de football." pic.twitter.com/6vYtKodwpx— Canal Football Club (@CanalFootClub) 7 avril 2019