Le mardi 23 décembre 2025 à 13:00
Mahdi B., influenceur algérien de 29 ans, a été interpellé dans la nuit de lundi à mardi après la diffusion d'une vidéo tournée dans le quartier de Châtelet-les-Halles à Paris, dans laquelle il insulte des policiers. L'homme était déjà visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a annoncé sur X l'arrestation de cet influenceur, indiquant qu'il avait été "interpellé cette nuit" à la suite d'un "signalement" ayant "entraîné l'ouverture d'une enquête judiciaire".
Depuis la publication de cette séquence sur les réseaux sociaux, le ministère de l'Intérieur avait saisi la plateforme PHAROS et une enquête judiciaire avait été ouverte dans la foulée. Informés de sa présence au commissariat de police des Lilas (Seine-Saint-Denis), où il devait signer son contrôle judiciaire, les fonctionnaires de la sûreté territoriale (ST) l'ont interpellé et placé en garde à vue pour outrage, selon une source proche du dossier.
«Vas-y, frappe le policier, frappe-le avec ta ceinture !»
Dans une vidéo diffusée à ses 1,4 million d'abonnés sur TikTok et tournée à Châtelet, Mahdi B. tient, en arabe, des propos insultants envers plusieurs policiers procédant à un contrôle d'identité. Il lance : "Ils lui font des attouchements, c'est un pédé ce policier", puis poursuit : "Il va se faire foutre [le policier]". Il ajoute ensuite "Nique l'État", avant d'inciter un de ses amis à la violence : "Vas-y, frappe le policier, frappe-le avec ta ceinture !". À propos d'une policière, un autre individu intervient : "Ne leur adresse pas la parole, c'est une pute !".
Suite au signalement auquel j’ai fait procéder qui a entraîné l’ouverture d’une enquête judiciaire, l’individu a pu être interpellé cette nuit. Merci aux policiers.
Laissons travailler les services de police et de justice. https://t.co/Rhck4OE3oa— Laurent Nuñez (@NunezLaurent) December 23, 2025
«Je vais rester en France»
Dans les heures précédant son arrestation, l'influenceur a publié une nouvelle vidéo, cette fois pour s'en prendre à l'internaute qui avait relayé les images de Châtelet. S'exprimant en arabe, il assure : "Wallah je vais pas quitter la France. Je vais rester en France", tout en qualifiant son interlocuteur de "harki", "balance" et "pédé". Il ajoute également : "Ne m'utilisez pas pour envoyer des messages à l'Algérie".
Mahdi B. est déjà connu de la justice. En janvier dernier, il a été condamné à huit mois de prison ferme au tribunal judiciaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme et écroué. Une OQTF avait alors été délivrée à son encontre. En juin, il a de nouveau été interpellé au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) pour des faits d'apologie du terrorisme au cours de sa détention. Son éloignement n'a cependant pas été possible : l'Algérie aurait refusé de le reprendre. Mahdi B. a été assigné à résidence il y a près d'un mois.