Le mardi 13 août 2024 à 13:50
Un automobiliste de 44 ans a été interpellé dans le 1er arrondissement de Marseille samedi soir à la suite d'un contrôle. En situation irrégulière en France, il a présenté un faux permis de conduire et son véhicule n'était pas assuré, a appris Actu17. Alors qu'il était transporté au commissariat pour être placé en garde à vue, il a tenté de prendre la fuite, blessant deux policiers, dont l'un sérieusement.
Les faits ont débuté par un contrôle routier classique vers 21h15, sur le quai du Port. Trois policiers de la Compagnie de sécurité routière (CSR) ont ordonné à un automobiliste de s'arrêter pour un contrôle. Le conducteur a obtempéré puis a présenté aux policiers un permis de conduire italien qui s'est révélé être un faux. "Il n'avait en fait pas de permis", confie une source proche de l'enquête. Les forces de l'ordre ont également découvert que le suspect, un ressortissant algérien, faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
15 jours d'ITT
Interpellé, le mis en cause a été conduit vers le commissariat de Noailles à bord d'un véhicule de police. Au moment de descendre de la voiture de police, il a pris la fuite en courant, et a poussé violemment l'un des fonctionnaires qui a chuté au sol, se blessant au genou. 15 jours d'incapacité totale de travail (ITT) lui ont été attribués à l'hôpital. D'autres policiers ont réussi à rattraper le fuyard non loin du commissariat et à le maîtriser, malgré le fait qu'il s'est rebellé, sous les yeux de nombreux témoins. Un second agent a été blessé à un pied durant cette intervention et s'est vu attribuer une ITT d'un jour. Les deux fonctionnaires blessés ont déposé plainte.
Le suspect a été placé en garde à vue et aurait entièrement nié les faits, d'après la même source. Après 48 heures passés dans les locaux de police, il a été remis en liberté avec une convocation par officier de police judiciaire (COPJ), et sera jugé au tribunal de Marseille en janvier prochain.
Les policiers «écœurés»
"Une nouvelle fois dans ce dossier, nous avons des policiers qui, pour un simple contrôle routier et un défaut de permis de conduire et d'assurance, ont affaire à un individu, dont on apprendra après qu'il est sous OQTF, qui a pris tous les risques pour leur échapper", déplore Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale. "Cet individu n'a pas hésité à blesser deux de nos collègues, qui sont écœurés après avoir appris que, malgré le fait qu'il n'a pas de papier en France ni de garantie de représentation, il a été laissé libre avec une convocation pour être jugé en janvier 2025. Un procès auquel il ne se rendra probablement jamais. Ce type d'affaires, nous en avons des dizaines chaque semaine en France, et ça ne contribue pas à ce que les policiers soient motivés à en faire davantage. C'est en tout cas le ressenti que j'ai en voyant cette affaire".