Le jeudi 30 mai 2024 à 16:14
Mercredi soir à Dumbéa (Nouvelle-Calédonie), un homme a été grièvement blessé par balles par le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) après avoir ouvert le feu sur les forces de l'ordre, a annoncé ce jeudi le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas. Son "pronostic vital est engagé", a-t-il précisé.
Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes : l'une visant l’homme blessé pour "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique", l’autre concernant une recherche des "causes des blessures sur l’homme interpellé" par le GIGN, bien que le procureur indique privilégier la thèse de la "légitime défense".
Six tirs de riposte
Les faits se sont déroulés mercredi vers 20h15 à Dumbéa, au nord de Nouméa. Alertés de la présence d’un "groupe d’individus alcoolisés", les gendarmes d’élite se sont retrouvés face à une "quinzaine d’individus observant un comportement très hostile", décrit Yves Dupas. L’un d’eux a pris la fuite avant de tirer au fusil vers les membres du GIGN. Un gendarme a alors ouvert le feu "à six reprises vers le tireur", après de nouvelles "sommations", dans une "action de riposte". Le tireur, initialement en fuite, a été retrouvé blessé gravement. Transporté au centre hospitalier local, "en dépit d’une intervention chirurgicale, son pronostic vital est toujours engagé, les constatations médico-légales faisant état de la présence de deux projectiles, l’un au niveau du thorax et l’autre à l’épaule", a souligné le procureur.
Trois personnes interpellées
L’enquête vise à "déterminer les circonstances de l’usage de l’arme par le gendarme". "À ce stade, l’hypothèse privilégiée par le parquet est celle d’un usage nécessaire et proportionné" de la force "dans une action de défense légitime face à un danger imminent de mort pour lui-même". Parallèlement, la seconde enquête est "diligentée par la section de recherches de Nouméa du chef de tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique", visant le tireur présumé. Trois personnes soupçonnées de jets de pierres en direction du GIGN ont également été interpellées et leur garde à vue était toujours en cours ce jeudi.
Ces événements surviennent seize jours après une vague de violentes émeutes urbaines liées à la contestation d’une réforme électorale, qui ont fait sept morts, dont deux gendarmes. L’état d’urgence décrété le 15 mai a été levé, mais le couvre-feu est maintenu et plusieurs centaines de gendarmes ont été envoyées en renfort.