Le jeudi 9 mai 2024 à 22:55 - MAJ vendredi 10 mai 2024 à 12:44
Deux policiers ont été grièvement blessés par un homme venant d'être interpellé, qui s'est emparé de l'arme de service d'un fonctionnaire pour ouvrir le feu, à l'intérieur du commissariat du XIIIe arrondissement de Paris, situé boulevard de l'Hôpital, ce jeudi soir vers 22h30. L'un des deux fonctionnaires a son pronostic vital engagé, a indiqué le parquet de Paris, peu après 1 heure du matin.
Les faits se seraient déroulés au cours de la fouille de cet homme qui venait d'être placé en garde à vue, selon une source proche de l'affaire. Selon une autre source, les faits se seraient produits au moment du dépistage d'alcool, avant que le suspect soit présenté à un officier de police judiciaire (OPJ) en vue de son placement en garde à vue. Plusieurs véhicules de sapeurs-pompiers et du SAMU ont été envoyés sur place.
Le suspect neutralisé par balle
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, s'est rendu sur les lieux et s'est exprimé lors d'un point presse, peu après 1 heure du matin, devant le commissariat. Il a indiqué que le suspect avait été interpellé après "une agression très violente" envers une femme vers 22 heures, quai de la Gare (XIIIe). "Au moment de sa prise en charge [au commissariat], cet individu a subtilisé l'arme d'un policier dont il a fait usage, avant d'être neutralisé", a détaillé Laurent Nuñez. Le parquet indique que le suspect a été interpellé pour avoir "porté des coups de cutter à une femme".
Selon les premiers éléments, l'un des policiers a été blessé par balle au thorax, le second par balle à une jambe, avant que l'agresseur soit neutralisé par balle, d'après des sources policières. Ce dernier a été "blessé au thorax" et son pronostic vital n'est pas engagé, a ajouté le parquet. Les victimes et le suspect ont été évacués à l'hôpital sous escorte.
Trois enquêtes ouvertes
Le parquet de Paris précise que trois enquêtes ont été ouvertes dans ce dossier. Deux ont été confiées au 3e district de police judiciaire (DPJ) : l'une pour "tentative de meurtre sur la femme", la seconde pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique". La troisième a été confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN) pour "violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique", et permettra de confirmer que le policier ayant ouvert le feu, a agi dans un cadre réglementaire de légitime défense. "Les investigations devront notamment préciser les circonstances des faits, l’identité du mis en cause, ainsi que ses éventuels liens avec la femme victime", souligne le parquet.
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"Affairés sur avec un homme interpellé pour une agression sur sa conjointe, ce dernier a saisi une arme et tiré", indique le syndicat de policiers Un1té sur le réseau social X, apportant "tout son soutien" aux deux policiers blessés. "Encore une fois, des policiers sauvent, au péril de leur intégrité, des vies. Nous pensons à eux et espérons une issue favorable".
Le syndicat UNSA Police "exprime son soutien indéfectible aux policiers gravement blessés ainsi qu’aux effectifs du CP 13, sous le choc", sur le même réseau social. "Le métier de policier n’a rien d’anodin, c’est au péril de leur vie que les policiers interviennent quotidiennement".
Ce soir, un homme en garde à vue a blessé deux de nos collègues par arme à feu. UNSA Police exprime son soutien indéfectible aux policiers gravement blessés ainsi qu’aux effectifs du CP 13, sous le choc. Le métier de policier n’a rien d’anodin, c’est au péril de leur vie que… https://t.co/yj5E0xSlEm
— UNSA POLICE (@UNSAPOLICE) May 9, 2024
"Alliance Police Nationale apporte son soutien aux deux collègues très grièvement blessés par arme à feu ce soir dans les locaux du Commissariat de Police du 13ème arrondissement, par un individu leur ayant tirer dessus", réagit Éric Henry, délégué national de l'organisation syndicale, à Actu17. "Les policiers sont en danger quelque soit la nature de leurs missions même à l'intérieur des locaux de police. Le choc d'autorité, c'est pour quand ?".