Le mardi 2 avril 2019 à 16:36
Les faits se sont produits ce dimanche sur la place de la République à Paris alors que se tenait une nouvelle manifestation d'opposants au régime d'Abdelaziz Bouteflika, en Algérie. Une vidéo de l’agression a été diffusée sur les réseaux sociaux ce mardi.
Sur ces images, la femme transgenre sort du métro, puis est prise à partie par plusieurs individus. L'un lui ébouriffe les cheveux, d'autres semblent lui conseiller de faire demi-tour. La victime décide d'avancer quand même et reçoit des coups de la part de plusieurs personnes.
Les agents du GPSR (le Groupe de protection et de sécurisation des réseaux RATP) interviennent et extrait la jeune femme. Ils ont dans le même temps interpellé l'un des individus qui a frappé la victime. Ce dernier a été placé en garde à vue et a depuis été remis en liberté.
Une enquête a été ouverte dès dimanche par le commissariat du IIIe arrondissement nous indique une source policière.
"Un jeune a craché sur cette femme transgenre"
L'association Stop Homophobie a expliqué avoir reçu la vidéo de la part d'un témoin, dans la nuit de lundi à mardi. Ce dernier avait l'intention de "dénoncer les faits" explique Lyes Alouane, militant et délégué Ile-de-France de l'association. "L'auteur de la vidéo m'a raconté qu'un jeune a craché sur cette femme transgenre. Elle s’est approchée pour avoir des explications et c'est là qu'elle s'est fait frapper. Elle a été humiliée", a-t-il détaillé à franceinfo.
Agression transphobe.
Nous sommes bien en plein @Paris, à République. 🌈Une honte pour notre pays. 🇫🇷
Une honte pour le drapeau auquel vous pensiez faire honneur. 🇩🇿@stop_homophobie
@FVauglin@ACORDEBARD@Prefet75_IDF pic.twitter.com/GbD6bBG5dt— Lyes Alouane🇫🇷🇪🇺 (@Lyes_Alouane) 2 avril 2019
La victime va déposer plainte
"Le groupe d’hommes chante en arabe (...) Les paroles de cette chanson signifient 'Tu es une friandise', 'tiens voilà le gâteau ou le bonbon, le chocolat'. Cela la réduit à un objet sexuel" a ajouté Lyes Alouane.
La victime, Julia, a annoncé qu'elle allait déposer plainte mercredi. L'association Stop Homophobie prendra en charge les frais d'avocat.
"Les coupables de cet acte intolérable doivent être identifiés et poursuivis"
L'agression a créé une vague d'indignation, notamment de la part de plusieurs élus. "Indignée par cette agression transphobe, que je condamne avec la plus grande fermeté. Je tiens à assurer la victime de tout mon soutien. Les coupables de cet acte intolérable doivent être identifiés et poursuivis" a écrit la maire de Paris Anne Hidalgo, sur Twitter.
Indignée par cette agression transphobe, que je condamne avec la plus grande fermeté. Je tiens à assurer la victime de tout mon soutien. Les coupables de cet acte intolérable doivent être identifiés et poursuivis. https://t.co/w2gdNeiwaG
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 2 avril 2019
"Cette agression manifestement transphobe en plein Paris est inadmissible ! Que les auteurs soient identifiés et poursuivis en justice" a réagi Marlène Schiappa, secrétaire d’État en charge de l’égalité femmes-hommes.
Cette agression manifestement transphobe en plein Paris est inadmissible !
Que les auteurs soient identifiés et poursuivis en justice.
Les #LGBT+ phobies ne sont pas des opinions mais de la bêtise et de la haine.
Elles agressent et tuent. https://t.co/vbSL2h6kIH— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 2 avril 2019