Le jeudi 21 février 2019 à 21:52 - MAJ lundi 23 décembre 2019 à 19:05
Marc, un jeune policier de 23 ans a été condamné pour des violences commises sur un prévenu, en juillet 2018.
Ce jeudi, le policier comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris, dans le cadre d’une affaire de « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».
« Aujourd'hui, nous jugeons ici l'un des nôtres : un serviteur de la loi. La valeur qui nous réunit est la justice, et elle a un temple : le tribunal. Nous en sommes les gardiens », a déclaré le président de la 10ème chambre correctionnelle.
La légitime défense plaidée par le fonctionnaire
Le policier a plaidé la légitime défense pour expliquer les coups portés à Farid, un Marocain en situation irrégulière, qui devait comparaître ce jour-là au tribunal. Ce dernier venait d’être extrait de la Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis pour assister à son procès.
L’altercation avait eu lieu dans les toilettes du tribunal, alors que les deux hommes étaient à l’écart. Marc y avait emmené le prévenu qui « parlait fort » et « communiquait avec son co-dérenu ». À la barre, le policier a affirmé : « Il voulait s'y rendre, et puis, de mon côté, lorsqu'il y a un conflit, j'amène les personnes là-bas, pour discuter avec elles, apaiser la situation ».
Des enregistrements de vidéosurveillance
Devant les magistrats, des enregistrements de la vidéosurveillance du tribunal ont été diffusés, rapporte Le Parisien. On peut y voir le fonctionnaire déposer son ceinturon et son arme sur un banc. Marc a affirmé que c’était « pour éviter tout problème » comme « un réflexe ». Il retourne ensuite aux toilettes, et l’on peut apercevoir dans l'entrebâillement de la porte, un homme en t-shirt jaune se débattre sous les coups.
La Conférence constate, ce jour, des actes de violences policières inadmissibles, commises au dépôt dans l’enceinte du tribunal, sur un prévenu jugé en comparution immédiate. Cette situation est intolérable. La Conférence et le Bâtonnier ont saisi le Pdt du TGI et le Procureur. pic.twitter.com/ydA1smEPON
— Conférence du Barreau de Paris (@ConfBarrParis) July 23, 2018
Farid s’était vu attribuer 3 jours d’incapacité totale de travail (ITT) et a été relaxé pour les coups portés au fonctionnaire.
Une peine de prison pour le policier
Pour la substitut du Procureur, le policier avait « l'intention d'en découdre avec Farid », jugeant le fonctionnaire « ni serein ni maître de [lui] ». Marc a finalement été condamné à 4 mois de prison avec sursis et interdiction de porter une arme durant un an.