Paris : Une policière et son compagnon mis en examen pour des ventes de fichiers sensibles via Snapchat

Une policière de 25 ans et son compagnon de 31 ans sont poursuivis pour avoir revendu via Snapchat des consultations illégales de plusieurs fichiers de police, dont le fichier des personnes recherchées (FPR). L'enquête a révélé de nombreuses transactions et un accès répété à des données sensibles sans aucun motif professionnel.
Paris : Une policière et son compagnon mis en examen pour des ventes de fichiers sensibles via Snapchat
Illustration. (Victor Velter / Shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 18 décembre 2025 à 19:18 - MAJ jeudi 18 décembre 2025 à 19:32

Une gardienne de la paix de 25 ans et son compagnon de 31 ans seront jugés en juin 2026 pour avoir organisé un système de consultation frauduleuse de fichiers de police, revendus via Snapchat. L'affaire, révélée en mai 2025, porte sur plusieurs dizaines de consultations illicites de données sensibles et sur des transactions financières allant de quelques dizaines à plusieurs milliers d'euros.

L'enquête a démarré le 13 mai dernier lorsque les enquêteurs de l'Office anti-cybercriminalité (OFAC) ont découvert sur Snapchat, via des publications de type "story", la proposition de consultation de fichiers de police, notamment le fichier des personnes recherchées (FPR). Les investigations ont permis d'identifier une gardienne de la paix domiciliée à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Affectée à des missions qui ne justifiaient aucune consultation d'enquête, la fonctionnaire est soupçonnée d'avoir accédé à une vingtaine de fiches, notamment du FPR et à des fiches S, alors que ses attributions ne l'y autorisaient pas. Selon les éléments de l'enquête, ces consultations frauduleuses auraient commencé dès 2024.

Les enquêteurs ont également identifié un second suspect, compagnon de la policière. Âgé de 31 ans, il est très défavorablement connu des services de police. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir joué un rôle central dans le système, en recrutant les clients et en servant d'intermédiaire pour les transactions liées aux fichiers consultés, indique une source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV.

Des prix allant de 30 à 250 euros

Les échanges retrouvés au cours des investigations mentionnent une tarification précise : à partir de 30 euros pour une fiche du service des immatriculations, 150 pour une consultation du FPR, et 250 euros pour une levée de l'immobilisation d'un véhicule, détaille la même source. Les forces de l'ordre ont également mis en évidence de nombreux virements effectués vers le compte bancaire de la policière, pour des montants compris entre 15 et 5000 euros. Selon les premières estimations, elle aurait obtenu plusieurs milliers d'euros en 2025 à la suite de ces transmissions illicites.

Les deux suspects ont été placés en garde à vue le 15 décembre, puis déférés au parquet deux jours plus tard. À l'issue de leur déferrement, ils ont été mis en examen. Ils doivent comparaître le 15 juin prochain pour répondre de plusieurs chefs d'accusation : "détournement de la finalité d'un fichier", "transmission frauduleuse des données issues des fichiers", "violation du secret professionnel", "recel de ces infractions", "corruption active et passive" et "blanchiment de délit". Dans l'attente du procès, ils ont été placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se contacter, interdiction de quitter le territoire et, pour la fonctionnaire, interdiction d'exercer toute fonction publique.