Poupées pédopornographiques : une vingtaine d'hommes interpellés en France

Plusieurs hommes ont été placés en garde à vue à la suite d'une opération visant des achats en ligne de poupées sexuelles d'apparence enfantine. L'enquête s'étend à plusieurs plateformes de commerce dont Shein.
Poupées pédopornographiques : une vingtaine d'hommes interpellés en France
Des "poupées sexuelles" avec les traits et le corps d’une fillette ont été vendues sur plusieurs sites. (capture écran)
Par Actu17
Le mercredi 10 décembre 2025 à 19:22

Une vingtaine d'hommes ont été interpellés en France pour la détention ou l'achat de poupées sexuelles à caractère pédopornographique, dans le cadre d'opérations menées simultanément dans plusieurs régions du pays, a appris Actu17, confirmant une information de Libération. Les forces de l'ordre enquêtent sur l'importation et la vente de ces objets via différentes plateformes de commerce en ligne.

Une vaste opération coordonnée a été menée ce mercredi 10 décembre. Les interpellations ont eu lieu près de Toulouse (Haute-Garonne), Nice (Alpes-Maritimes), Verdun (Meuse) et Rouen (Seine-Maritime). Selon une source proche du dossier, quatre gardes à vue sont en cours. Ces hommes sont soupçonnés d'avoir acheté ou détenu des poupées sexuelles d'apparence enfantine, un acte susceptible d'entrer dans le cadre du délit de diffusion ou représentation d'un mineur présentant un caractère pornographique, passible de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.

Cette opération intervient alors que plusieurs procédures similaires ont été ouvertes ces dernières semaines. Début novembre, un homme de 46 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire en Isère. Il avait reconnu posséder deux poupées sexuelles d'apparence enfantine achetées sur Shein, selon le parquet de Vienne. Dans les Bouches-du-Rhône, un homme de 56 ans avait également été interpellé pour avoir commandé en Chine une poupée sexuelle à caractère pédopornographique, selon le parquet d'Aix-en-Provence.

Shein, AliExpress et Joo

Les enquêteurs s'intéressent désormais aux plateformes de vente en ligne qui proposaient ces objets illégaux. Les investigations visent notamment Shein, AliExpress et Joom, toutes impliquées dans des procédures judiciaires. Fin novembre, le ministre des PME Serge Papin a annoncé que l'État allait déposer plainte contre AliExpress et Joom pour la commercialisation de produits prohibés.

L'affaire a éclaté après un signalement de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes à la fin du mois d'octobre. L'organisme de contrôle avait identifié sur certaines plateformes la présence de "poupées sexuelles d'apparence enfantine" mises en vente pour le grand public. À la suite de cette alerte, Shein a admis des "défaillances majeures" dans la gestion de ses contenus. Le groupe assure avoir réagi immédiatement : "Ce type de contenu est totalement inacceptable et va à l'encontre de toutes les valeurs que nous défendons. Nous prenons des mesures correctives immédiates et renforçons nos dispositifs internes afin d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise".