Le samedi 23 novembre 2019 à 17:33 - MAJ samedi 23 novembre 2019 à 19:42
De la prison avec sursis pour un viol collectif. Le verdict peut surprendre mais c'est pourtant celui qui a été rendu dans la nuit de vendredi à samedi par la cour d'assises du Val-d'Oise, qui jugeait à huis clos les sept accusés d'un viol en réunion, qui étaient mineurs au moment des faits.
Relaxés en première instance, six des sept accusés ont cette fois été condamnés à des peines d'emprisonnement de quatre à cinq ans avec sursis, en appel.
Ils évoquent la réputation de "fille facile" de la victime et parlent de relations sexuelles consenties
Les faits s'étaient déroulés dans la nuit du 9 au 10 septembre 2011. La victime, une adolescente de 14 ans, se trouvait seule dans l'appartement de son père à Antony (Hauts-de-Seine) lorsque, selon son récit, elle a été violée par des jeunes de son quartier dont certains avaient le visage masqué explique Le Parisien. Un viol en réunion qui a duré plusieurs heures.
Lors de leurs auditions, les accusés avaient reconnu des rapports sexuels avec l'adolescente, expliquant qu'ils étaient consentis. Ces derniers avaient également évoqué le fait que cette dernière avant la réputation de "fille facile".
Ce nouveau verdict a été salué par l'avocate de la victime, Me Samia Meghouche. "Cette fois, les jurés n'ont pas été dupes", a-t-elle confié au quotidien.
La jeune fille avait été victime d'inceste
Du côté de la défense, l'un des avocats des mis en cause Me Serge Portelli a déclaré que ce verdict était "une erreur". Le conseil a par ailleurs indiqué qu'il n'était pas possible de "comprendre le viol collectif sans comprendre l'inceste dont la plaignante a été victime". L'adolescente a en effet été victime à l'âge de 12 ans de viols de la part de son père, qui a été condamné par une cour d'assises pour ces faits.
"Pour la cour, la jeune fille n'est pas vraiment victime et les accusés pas vraiment coupables", a estimé pour sa part Me Sahand Saber, l'avocat d'un autre accusé. La défense n'exclut pas de se pourvoir en cassation.
Par ailleurs, deux autres jeunes étaient poursuivis dans cette affaire. Âgés de moins de 15 ans au moment des faits, ils ont été condamnés par le tribunal pour enfants.