Suicide d'un pompier dans l'Isère : l'ex-directeur et le médecin-chef du SDIS 38 mis en examen

L'ancien directeur et le médecin-chef du Service départemental d'incendie et de secours de l'Isère (SDIS 38) ont été mis en examen pour "harcèlement moral" et "homicide involontaire" dans le cadre de l'enquête sur le suicide du sergent-chef Cyrille Minard en février 2021.
Suicide d'un pompier dans l'Isère : l'ex-directeur et le médecin-chef du SDIS 38 mis en examen
Illustration. (Jose Hernandez/Camera 51/shutterstock)
Par Actu17
Le vendredi 31 mai 2024 à 19:46

L'ancien directeur du Service départemental d’incendie et de secours de l'Isère (SDIS 38), André Benkemoun, a été mis en examen ce vendredi pour "harcèlement moral" et "homicide involontaire" par une juge d’instruction du tribunal judiciaire de Grenoble, rapporte Le Dauphiné. Le médecin-chef du SDIS 38 a également été mis en examen pour les mêmes chefs. Les deux mis en cause ont été remis en liberté sans faire l'objet d'un contrôle judiciaire. Des informations confirmées par le procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant, en début de soirée.

Les deux hommes avaient été placés en garde à vue mercredi dans les locaux du Service local de police judiciaire (SLPJ), tout comme deux autres personnes qui ont finalement été libérées après leur audition sans faire l'objet de poursuites.

Ces mises en examen ont lieu dans le cadre de l'enquête sur le suicide par pendaison du sergent-chef Cyrille Minard, survenu le 8 février 2021 à son domicile. Le collectif syndical SA SPP-PATS, CGT, SUD avait déposé une plainte le 3 juin 2022, estimant que Cyrille Minard, soldat du feu à la caserne de Pont-de-Chéruy et syndicaliste, avait subi un "acharnement" de la part de sa hiérarchie, contribuant à sa profonde dépression et à son geste fatal.

Le tribunal administratif lui a donné raison

Une enquête préliminaire avait été ouverte par le procureur de la République de Grenoble, suivie d’une information judiciaire confiée à deux juges d’instruction fin 2023. Des perquisitions ont également eu lieu ce mercredi dans les bureaux de l’état-major du SDIS 38 à Fontaine et à la caserne de Pont-de-Chéruy.

Cyrille Minard avait engagé deux actions contre le SDIS 38, accusant l’organisation d’excès de pouvoir, rappelle Le Dauphiné. Son épouse avait repris ces actions après son décès, obtenant une décision favorable du tribunal administratif de Grenoble le 15 mars 2022. Une expertise psychiatrique avait également établi "un lien direct entre la maladie de M. Minard et le service".