Le vendredi 22 février 2019 à 17:55
Ses vacances ont viré au cauchemar. Tout a commencé le 28 janvier dernier dans la cité balnéaire de Karon, sur la côte ouest de l’île de Phuket. "J’étais sur un scooter avec mon fiancé, mes parents et mon frère nous suivaient" raconte Cécilia à Nice-Matin.
"J’avais à la main ma cigarette électronique. Quatre policiers nous ont arrêtés. Ils m’ont arraché des mains la vapoteuse en nous réclamant 40.000 bahts [soit environ 1132 euros, ndlr] de la main à la main, le tout dans un anglais baragouiné. J’ai refusé de payer" raconte la jeune femme originaire du Var, qui travaille dans la boulangerie familiale à La Farlède.
Menottée, Cécilia a alors été conduite au commissariat. Ce n'était que le début d'un long calvaire. Sur place, elle a appris que la cigarette électronique était interdite depuis 2014 en Thaïlande. Une loi souvent ignorée par les touristes.
Près de 1270 euros pour obtenir un traducteur
La jeune Française a alors passé sept heures assise sur une chaise, sans bouger sans pouvoir boire quoi que ce soit. "Mon père a pu, par le biais de son avocat, joindre l’ambassade de France qui a envoyé un traducteur" raconte-t-elle, ajoutant que ses parents "ont dû payer 43.000 baths [environ 1270 euros, ndlr] pour avoir droit à ce service".
Après la confiscation de son passeport, Cécilia a appris que son procès se tiendrait le 7 février, alors qu'elle devait rentrer en France le 12 février.
"Je suis poursuivie pour la détention d’une vapoteuse, pointe-t-elle. Ironie du sort! Dans un pays où cocaïne, héroïne et autres drogues dures coulent à flot à tous les coins de rue..." s'exclame Cécilia.
Condamnée à une amende de 23 euros
Le procès a donc bien eu lieu le 7 février. "Les débats ont eu lieu en vidéosurveillance avec un juge qui siégeait à l’étage. J’ai été condamnée à 857 bahts (23 euros). Je suis sortie libre." explique la Française. Elle n'était pas au bout de ses surprises, son "enfer" ne s'est pas arrêté là.
Cécilia s'est rendu avec sa famille vers le service de l’immigration pour récupérer son passeport. C'est là qu'on lui a annoncé qu'elle allait être transférée à Bangkok, pour être expulsée. "Nous avons dû prendre l’avion le lendemain. Nous n’avions pas le choix (...) Imaginez ce que j’ai pu ressentir de laisser ma fille seule. C’était terrible." raconte la mère de Cécilia.
Conduite en prison durant quatre jours
Arrivée à Bangkok, elle a immédiatement été conduite en prison. "J’ai été écrouée dans une pièce de soixante-dix mètres carrés encerclée de barreaux, où nous étions soixante femmes à cohabiter avec douze ventilateurs dans une température assommante de quarante degrés". Cécilia va ensuite passer quatre jours et trois nuits dans des conditions très précaires.
"La nourriture était jetée par des fentes à travers le grillage comme dans les cachots du Moyen-Age. Pour boire, c’était dans de vieux pots de peinture. J’ai vécu l’enfer !" décrit la Française.
Cécilia a enfin pu rentrer en France à la mi-février. Nul doute que sa prochaine destination de vacances sera loin de la Thaïlande.