Le samedi 6 avril 2024 à 20:57 - MAJ samedi 6 avril 2024 à 21:26
Quatre adolescentes seront jugées devant le tribunal pour enfants de Tours (Indre-et-Loire) pour "vol avec violences en réunion", suite à une violente agression filmée d'une jeune fille de 14 ans. Les faits, qui ont eu lieu mercredi dernier dans un parc de la ville, ont été qualifiés de "guet-apens" par la procureure de la République de Tours, Catherine Sorita-Minard. En plus des poursuites pour vol avec violences, les quatre mineures devront également répondre de "diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne" dans les trois mois à venir, selon les informations communiquées par la magistrate.
Une cinquième participante, âgée de seulement 11 ans, fera l'objet d'une prise en charge éducative par un juge pour enfants, en raison de son jeune âge. La procureure a fourni des détails sur l'incident, le reliant au phénomène du "Happy Slapping", une pratique consistant à filmer l'agression d'une personne. "Les jeunes filles connaissaient leur victime de l'école et de leur quartier", a indiqué une source policière à l'AFP, notant que l'origine de l'altercation semblait être une "vague histoire de garçon".
La gravité des faits a été soulignée par la procureure : "Comme souvent, le motif apparaît particulièrement futile et en décalage avec le déchaînement de violence constaté au visionnage des vidéos". L'agression a eu lieu vers 16h30, quand la victime a été encerclée par cinq de ses "camarades" de l'établissement scolaire, qui lui ont infligé des coups de poing et de pied, l'ont projetée au sol et continuellement frappée.
Une fracture du nez et 7 jours d'ITT
"‘On tape et toi tu filmes’ s’est vu ordonner l’une d’entre elles : il apparait que deux des auteurs ont filmé la scène tout en participant aux violences", a détaillé Catherine Sorita-Minard. Les vidéos de l'agression ont été rapidement partagées sur les réseaux sociaux. La victime a subi de graves blessures, notamment un traumatisme cranofacial avec fracture du nez, et s'est vue attribuer sept jours d'ITT (incapacité temporaire de travail).
En attendant leur comparution devant la justice, les adolescentes impliquées ont été placées sous contrôle judiciaire, avec des mesures éducatives judiciaires provisoires.