Un homme affirmant vouloir «tuer 11 CRS» en réponse aux «11 Gilets jaunes décédés» a été interpellé.

Un homme défavorablement connu des services de police affirmait vouloir tuer des policiers. Il a été interpellé et déféré ce mardi.
Un homme affirmant vouloir «tuer 11 CRS» en réponse aux «11 Gilets jaunes décédés» a été interpellé.
Illustration. (Gérard Bottino / Shutterstock)
Par Actu17
Le mardi 12 février 2019 à 17:03 - MAJ mercredi 13 février 2019 à 11:06

INFO ACTU17. Ce sont les explications d'une femme qui ont alerté les forces de l'ordre. Ce samedi matin peu avant 11 heures, la gendarmerie de Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne) a reçu l'appel d'une femme qui expliquait craindre qu'un homme ne commette un attentat.

Selon son récit, le suspect a affirmé qu'il voulait "tuer 11 CRS", en réponse aux "11 Gilets jaunes" décédés depuis le début du mouvement contestataire. Ce dernier transportait deux gros sacs de sport a-t-elle précisé au téléphone. Les gendarmes ont immédiatement alerté l'état-major de la Direction départementale de la sécurité publique de Haute-Garonne (DDSP 31) alors que se tenait dans quelques heures, l'Acte XIII des Gilets jaunes.

Les policiers ont rapidement identifié Nicolas D. âgé de 26 ans. Ce dernier est en effet défavorablement connu des services de police puisque son nom apparaît à plusieurs reprises au fichier de Traitement des antécédents judiciaires (TAJ), mais également dans ceux du renseignement territorial.

Le mis en cause se rendait à la manifestation des Gilets jaunes

Un signalement a été diffusé à toutes les patrouilles du département. L'homme a rapidement été repéré, peu avant 14 heures, sur l'esplanade Compans Caffarelli à Toulouse, alors qu'il se rendait à la manifestation des Gilets jaunes.

Placé en garde à vue, une perquisition a été menée à son domicile avec l'assistance du RAID, les enquêteurs de la sûreté départementale ne souhaitant prendre aucun risque. Dans son logement, aucune arme n'a été découverte, ni aucun sac de sport. Les policiers ont toutefois saisi un ordinateur portable.

Jugé en comparution immédiate

Face aux enquêteurs, le suspect a nié les faits. Le parquet a exigé que le mis en cause fasse l'objet d'une expertise psychologique, ses proches indiquant que Nicolas D. souffrait de troubles de ce type.

L'expertise n'ayant rien donné, le suspect a été déféré ce mardi. L'homme doit être jugé en comparution immédiate cet après-midi pour "menaces de mort contre personnes dépositaires de l'autorité publique" nous a précisé le parquet de Toulouse.

Mise à jour 13 Février 2019, 10h30 : Le prévenu a été relaxé. Le mis en cause a expliqué devant le tribunal qu'il "connaissait" la femme qui a contacté les gendarmes et qu'il était "en guerre" avec cette dernière.

"Vous deviez être hébergé par un homme qui a affirmé qu’il ne vous connaissait pas. Vous lui auriez dit que vous êtes anarchiste, contre l’ordre et anti-capitaliste. Selon ses déclarations, vous vous apprêtiez à vous rendre à la manifestation" lui a demandé le président.

"Je n’ai jamais dit ça ! Il dit qu’il ne me connaît pas mais on se connaît un peu quand même, sinon pourquoi il m’aurait hébergé ? C’est n’importe quoi … J’allais à la manifestation pour soigner les gens s’ils étaient blessés. C’est tout" a répondu le prévenu.

Quant à l'expert psychiatre, il a relevé chez le mis en cause, une "psychose de type schizophrénique et un trouble du comportement". Aucun élément saisi par les enquêteurs n'a permis de corroborer les accusations faites à l'encontre du prévenu.

Le parquet avait tout de même requis une peine d'emprisonnement assortie d'un sursis et d'une mise à l'épreuve. Nicolas D. a été relaxé.