Le mercredi 6 février 2019 à 12:49
Une grave erreur administrative est à l'origine de sa libération. Les faits remontent au 1er juillet 2017. Ce jour là, les gendarmes retrouvent le corps de Grégory, 45 ans, dans un fossé. La victime avait été battue à mort. Rapidement, les militaires ont placé en garde à vue cinq personnes. Trois des suspects ont ensuite été mis en examen pour homicide et placés en détention provisoire raconte Le Parisien.
Ces derniers sont accusés d'avoir tabassé à mort la victime à Beauvais (Oise), lors d'une soirée alcoolisée, avant de charger son corps dans une voiture et le jeter dans un fossé.
Écroué à la prison de Villepinte, l'un des suspects a fait une demande de remise en liberté le 24 décembre dernier. Une mesure qui n'avait que "très peu de chance d'aboutir" précise son avocat Me Jérôme Crépin, alors même que son client a déjà été condamné plus de 30 fois.
La demande transmise par courrier arrive trop tard
"Contrairement aux habitudes, la prison de Villepinte a décidé de transmettre cette demande d’appel par courrier" peste le procureur de la République Jean-Baptiste Bladier, au journal francilien. Une démarche qui a allongé le temps de transmission au parquet de Senlis. Le courrier n'est arrivé que le 11 janvier.
La justice a alors jugé le "délai raisonnable" de transmission dépassé et a estimé le 25 janvier que la détention du mise en cause était dorénavant "irrégulière". L'homme a été remis en liberté peu après. "Nous souhaitions fortement qu’il reste en prison. Cet homme n’était pas en détention pour un petit délit, cette erreur est préoccupante" explique le procureur.
"Nous espérons que le suspect restera à disposition de la justice"
De son côté, la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) indique avoir "demandé la remontée de l’ensemble des éléments pour une analyse approfondie des faits. Il s’agit d’un incident sérieux, bien que très rare".
Le suspect est toutefois soumis à un "strict contrôle judiciaire" a précisé son avocat. Il a par ailleurs interdiction d'entrer en contact avec la famille de la victime.
La mère de Grégory a indiqué qu'elle n'entendait "pas blâmer la justice" selon son avocat Guillaume Olivaux. "Nous espérons que le suspect restera à disposition de la justice" a-t-il ajouté. Le mis en cause devra être présent lors de la reconstitution de cette affaire criminelle, qui se déroulera au mois de mars indique le quotidien.