Le samedi 26 février 2022 à 20:32 - MAJ dimanche 27 février 2022 à 22:25
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé mettre en alerte la "force de dissuasion" de l'armée russe, qui peut comprendre une composante nucléaire. Poutine "fabrique des menaces qui n'existent pas", ont réagi les États-Unis, dénonçant une escalade "inacceptable".
C'est une conduite "irresponsable", a renchéri l'Otan, tandis que l'Ukraine a réaffirmé que, malgré cette nouvelle menace, elle ne "capitulera pas". Pour Berlin, c'est la preuve que l'invasion ne se passe pas aussi bien qu'escompté.
Pourparlers en vue
La présidence de l'Ukraine a indiqué avoir accepté des pourparlers avec la Russie à la frontière avec le Bélarus, près de Tchernobyl, une décision faisant suite à une médiation du président bélarusse Alexandre Loukachenko. La Russie a indiqué qu'ils auraient lieu dès ce dimanche.
Le Kremlin avait auparavant proposé comme lieu de rencontre Gomel au Bélarus, mais le président ukrainien avait refusé, le Bélarus servant de base arrière à l'invasion de son pays. "Je dis les choses comme toujours franchement : je ne crois pas trop à un résultat" mais "il faut qu'on essaie", a commenté en fin de journée Volodymyr Zelensky.
Combats à Kharkiv
La deuxième ville d'Ukraine, Kharkiv (nord-est), est sous le "contrôle total" des forces ukrainiennes, a indiqué dimanche le gouverneur régional, quelques heures après avoir annoncé une "percée" russe et des combats de rue.
Auparavant, Volodymyr Zelensky avait indiqué que la nuit de samedi à dimanche avait été "dure" en Ukraine, au quatrième jour de l'invasion par Moscou, des bombardements russes ayant visé selon lui des zones habitées. L'armée russe a reconnu pour la première fois dimanche avoir recensé des "morts" et des "blessés" dans son invasion de l'Ukraine, sans donner de chiffres.
Près de 370 000 réfugiés
Quelque 368 000 réfugiés ont fui les combats en Ukraine depuis le déclenchement de l'invasion russe jeudi, dont plus de la moitié sont entrés en Pologne, et leur nombre "continue à augmenter", selon les Nations unies et les autorités polonaises. Selon une estimation de l'Onu, l'Union européenne doit se préparer à une crise humanitaire "de proportions historiques" en Ukraine, qui pourrait aboutir à "plus de 7 millions" de personnes déplacées à l'intérieur du pays si l'offensive russe se poursuit.
La France portera lundi devant le Conseil de sécurité de l'Onu une résolution sur l'aide humanitaire à l'Ukraine.
Soutiens et sanctions
Zelensky a salué la formation d'une "coalition" internationale de pays fournissant une aide à l'Ukraine. "Nous recevons des armes, des médicaments, de la nourriture, du carburant, de l'argent. Une coalition internationale forte s'est formée pour soutenir l'Ukraine, une coalition anti-guerre", a-t-il dit dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
L'Union européenne a annoncé qu'elle allait financer l'achat et la livraison d'armes à l'Ukraine, une première pour l'UE. Elle va débloquer 450 millions d'euros pour les armes. Les 27 se sont également mis d'accord dimanche soir, en accord avec le G7, pour bloquer les transactions de la Banque centrale russe. L'UE a par ailleurs banni de l'Union les médias russes RT et Sputnik et accru les sanctions contre les exportations du Bélarus.
Le Japon s'est joint à la décision des 27 d'exclure des banques russes de la plateforme Swift, rouage essentiel de la finance mondiale.
La Russie mise au ban
La major pétrolière britannique BP a annoncé sa sortie du capital du géant russe Rosneft dont elle détient une participation de 19,75%. L'Union européenne et d'autres pays ont tour à tour annoncé la fermeture de leur espace aérien aux avions russes.
La Fifa a imposé à la Russie de jouer ses matches sous bannière neutre et sans hymne et de disputer ses rencontres à domicile hors de son territoire.