«Cold case» en Californie : le meurtrier d'une étudiante jugé coupable 26 ans après

Le corps de Kristin Smart n'a toujours pas été retrouvé. La jeune femme de 19 ans a disparu en 1996 sur le campus de l'université de San Luis Obispo, en Californie. Un homme vient d'être condamné pour le meurtre de cette étudiante.
«Cold case» en Californie : le meurtrier d'une étudiante jugé coupable 26 ans après
Paul Flores (g) et Kristin Smart (d), disparue sur le campus de l'université de San Luis Obispo en 1996. (San Luis Obispo County District Attorney / DR)
Par Actu17 avec AFP
Le mercredi 19 octobre 2022 à 11:38

Elle s'était volatilisée après une soirée étudiante et n'a jamais été retrouvée : 26 ans après les faits, la justice américaine a déclaré un homme coupable du meurtre de Kristin Smart, dont la disparition hante toujours la Californie.

Après un procès de 12 semaines, Paul Flores, un ancien étudiant aujourd'hui âgé de 45 ans, a été jugé coupable à l'unanimité par le jury du tribunal de Monterey. Il était accusé d'avoir tué Kristin Smart, une jeune femme de 19 ans dont la disparition sur le campus de l'université de San Luis Obispo en 1996 a traumatisé cette région du centre de la Californie, à mi-chemin entre Los Angeles et San Francisco.

Son corps n'a jamais été retrouvé et son visage a longtemps été placardé dans l'espace public. Un podcast a même été dédié au mystère entourant ce "cold case".

Le système judiciaire américain "a enfin rendu justice à Kristin", s'est félicité face à la presse le procureur du district de San Luis Obispo, Dan Dow, en insistant sur le "profond impact" causé par la disparition de la jeune femme "sur la famille Smart, sur notre communauté, pendant un quart de siècle".

Mais le mystère entourant le devenir du cadavre reste entier. Soupçonné d'avoir aidé à dissimuler le corps, le père de Paul Flores a été jugé non coupable. "Sans Kristin, ce verdict n'apporte ni joie, ni bonheur", a réagi Stan Smart, le père de la victime. "Notre quête de justice pour Kristin continue."

La victime a été suivie durant des mois

A l'époque de la disparition, Paul Flores étudiait comme Kristin Smart à l'université polytechnique de Californie, à San Luis Obispo. Il était la dernière personne à l'avoir vue et avait expliqué l'avoir raccompagnée dix minutes après une fête sur le chemin de son dortoir. Selon l'accusation, il a violé ou tenté de violer la jeune femme, avant de dissimuler son cadavre sous la terrasse de la maison de son père, puis de le transférer ailleurs.

Les procureurs ont également expliqué lors du procès que l'accusé avait suivi sa victime de près pendant des mois. Selon eux, Paul Flores pourrait avoir glissé de la drogue dans son verre lors de la soirée étudiante la nuit du meurtre.

Après plus de deux décennies sans résultat, l'enquête avait rebondi en 2019 lorsqu'un témoin avait assuré que Paul Flores lui avait confié avoir commis le meurtre. L'homme risque désormais la prison à vie. Sa peine, qui reste à déterminer, doit être prononcée le 9 décembre. Le jugement "est toujours en attente", a déclaré à l'AFP son avocat Robert Sanger, dans un e-mail, sans se prononcer sur un éventuel appel.

Mardi, le shérif du comté de San Luis Obispo, Ian Parkinson, s'est engagé à continuer à chercher le corps. "Même si Paul a été condamné aujourd'hui, ce cas n'est pas terminé. Cette enquête ne sera pas terminée tant que Kristin ne sera pas rentrée à la maison", a-t-il assuré.