Le jeudi 10 février 2022 à 23:53
Le procureur de Manhattan a annoncé jeudi que son équipe travaillait sur la criminalité record envers les personnes d'origine asiatique depuis qu'une unité spéciale a été établie il y a plus de dix ans, au lendemain de l'agression d'un diplomate sud-coréen à New York.
"Malheureusement, notre bureau enquête actuellement sur 33 affaires de crimes de haine raciale motivés par des préjugés anti-asiatiques, le plus (grand nombre) que nous ayons jamais eu depuis que notre unité de lutte contre les crimes raciaux a été établie en 2010", a déclaré le procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg. Il a ajouté avoir poursuivi "près de quatre fois plus de crimes de haine anti-asiatique" en 2021 par rapport à l'année précédente.
Les agressions racistes envers les personnes d'origine asiatique se sont multipliées aux États-Unis depuis 2020 et les débuts de la pandémie de coronavirus. Certains militants incriminent la rhétorique employée par l'ancien président Donald Trump qui désignait le Covid-19 comme le "virus chinois".
Les autorités new-yorkaises ont également attribué la hausse des attaques à des troubles psychiatriques chez un grand nombre d'auteurs, des problèmes exacerbés par l'interruption des services sociaux pendant la pandémie qui a durement frappé la plus grande ville américaine.
Un homme de 50 ans inculpé
Le procureur Bragg a diffusé ces chiffres en annonçant l'inculpation d'un suspect âgé de 50 ans pour l'attaque, le 23 avril 2021 dans le quartier de East Harlem, de "Yao Pan Ma, un immigré chinois de 61 ans", qui a succombé à ses blessures plusieurs mois plus tard. Le suspect, qui était déjà poursuivi, a été inculpé de meurtre à connotation raciste.
Mercredi soir, un diplomate sud-coréen de la mission du pays auprès de l'ONU a été blessé après avoir été agressé par "un homme non identifié" à New York, a annoncé jeudi le ministère sud-coréen des Affaires étrangères, sans préciser s'il s'agissait d'une agression raciste.