Quatre Français meurent en Suisse après une chute du 7e étage : «les enquêteurs n'excluent aucune piste»

Les victimes se sont "visiblement" jetées du balcon de leur appartement. Le seul survivant, un adolescent de 15 ans, est toujours dans un état grave à l'hôpital.
Quatre Français meurent en Suisse après une chute du 7e étage : «les enquêteurs n'excluent aucune piste»
Un immeuble de Montreux, théâtre d'un quadruple décès après qu'une famille s'est visiblement jetée du 7e étage dans des circonstances encore à éclaircir après que des gendarmes ont frappé à la porte. (AFP)
Par Actu17 avec AFP
Le jeudi 24 mars 2022 à 22:35

Près de douze heures après un drame ayant coûté la vie à quatre Français résidant à Montreux, les enquêteurs suisses cherchaient à comprendre pourquoi cette famille s'est "visiblement" jetée jeudi du 7e étage de son immeuble alors que des gendarmes venaient de frapper à la porte.

Sous réserve d'une identification formelle encore en cours, le père âgé de 40 ans, son épouse de 41 ans, la sœur jumelle de celle-ci et la fille du couple, âgée de 8 ans, sont les quatre personnes décédées. Un cinquième membre de cette famille dont le nom n'a pas été divulgué, un adolescent de 15 ans, a été hospitalisé dans un état grave.

Les raisons de ce drame familial, qui s'est produit peu après l'aube, restent à éclaircir. Une enquête a été ouverte. A ce stade, la présence d'une autre personne dans l'appartement au moment des faits a pu être exclue. Les gendarmes s'étaient rendus sur place pour un problème de scolarisation de l'adolescent, selon la police. "Les gendarmes n'ont pas pu entrer dans l'appartement. Et c'est visiblement dans ce moment-là que la décision a été prise par cette famille de se lancer en bas du balcon depuis le 7ème étage", a indiqué le porte-parole de la police cantonale vaudoise, Jean-Christophe Sauterel, à la radio suisse publique RTS. "C'est l'enquête qui déterminera - on l'espère - ce qui a poussé ces gens à passer à l'acte", a-t-il dit ensuite à l'AFP.

Les gendarmes étaient venus pour exécuter "un mandat d'amener" en lien avec la scolarisation à domicile du fils. Le mandat concernait le père, un Français domicilié dans ce quartier huppé, flanqué de palmiers caractéristiques de la ville, situé entre une artère commerçante et les rives du lac Léman.

Une famille pas connue de la justice

Lorsqu'un enfant est scolarisé à domicile, l'école doit régulièrement procéder à des vérifications. Dans le cas de cette famille, "les parents n'ayant pas répondu aux différentes sollicitations des autorités scolaires, le dossier a été transmis à la préfecture qui a demandé à la police d'aller chercher le papa pour qu'il puisse s'expliquer sur la situation scolaire de son enfant", a détaillé le porte-parole de la police.

Les gendarmes ont frappé à la porte et entendu une voix leur demandant qui était là. Après s'être annoncés, les gendarmes n'ont alors plus entendu de bruit provenant de l'intérieur. La procédure ne justifiant pas une ouverture forcée du domicile, ils ont quitté les lieux, mais dans l'intervalle, un témoin a appelé la police pour signaler que des personnes étaient tombées depuis le balcon d'un appartement.

Inconnue de la police et la justice

"En l'état, les enquêteurs n'excluent aucune piste. On sait qu'on a affaire à une famille qui était plutôt renfermée, qui avait peu de contacts avec l'extérieur mais on ne peut pas en dire plus en l'état", a indiqué M. Sauterel. Cette famille résidait en Suisse "depuis plusieurs années", a-t-il dit, en ajoutant qu'elle "n'était pas du tout connue ni de la justice, ni des services de police en dehors de cette procédure en lien avec la scolarisation".

Les corps ont été retrouvés vers 07h00 (05h00 GMT) au pied de l'immeuble, situé à environ 20 mètres du célèbre Casino Barrière de Montreux et du Restaurant Le Fouquet's. Dans l'après-midi, des policiers ont retiré les dernières barrières se trouvant sur place. Un peu plus tard, un bouquet de fleurs blanches dans un vase a été déposé près d'un palmier au pied de l'immeuble, théâtre de ce quadruple décès, a constaté une journaliste de l'AFP. "Il est trop tôt pour dire exactement ce qui s'est passé et quel a été le rôle des différentes personnes impliquées dans ce drame", a également indiqué M. Sauterel.

Selon la Tribune de Genève, les deux sœurs étaient médecins. La mère, dentiste, avait exercé dans le nord-ouest de Paris. Sa sœur, ophtalmologue, formée à Paris et à Nancy, est ancienne cheffe de clinique universitaire aux Hôpitaux universitaires de Genève. Selon des témoignages recueillis par le journal, le père travaillait à la maison, "visiblement dans le commerce".