Le samedi 19 février 2022 à 18:12
Un ancien magistrat qui a été révoqué l'an passé suite à cette affaire, était jugé ce vendredi au tribunal de Besançon (Doubs) pour avoir proposé sa fille de 13 ans sur des sites libertins. Une peine de deux ans de prison dont un an assorti d’un sursis probatoire a été requis contre lui par le procureur de la République, Étienne Manteaux, indique L'Est Républicain.
Le prévenu ne s'est pas présenté à l'audience et a donc été jugé en son absence. Son état de santé a été jugé "incompatible" avec sa comparution a estimé un expert psychiatre. Le procès avait déjà été renvoyé le 12 janvier dernier. L'affaire a débuté par un signalement du site libertin Wyylde, le 21 octobre 2019. L'ex-magistrat a été repéré à cause de ses propos inquiétants. Il proposait en effet à des utilisateurs d'avoir des relations sexuelles avec sa fille âgée de 13 ans. Le parquet de Nanterre s'est saisi du dossier et des enquêteurs se sont fait passer pour un internaute pour entrer en contact avec le suspect.
Durant les échanges, l'homme parle d'abord de sa femme qui a des rapports sexuels avec d'autres hommes, puis en vient à sa fille, proposant la même chose, notamment de la dépuceler et de la soumettre sexuellement. Il envoie aussi des photos d'elle, où elle apparait parfois en maillot de bain précise France 3. Le mis en cause est identifié, il est le 1er vice-président du tribunal judiciaire de Dijon au moment des faits. L'homme a depuis été révoqué. Ce dernier a été interpellé et son logement a été perquisitionné en juin 2021.
Les enquêteurs ont ensuite interrogé des hommes ayant couché avec sa compagne. L'un qui est un ressortissant camerounais, a reconnu qu'il avait eu des rapports sexuelles avec cette femme pendant que le suspect prenait des photos, mais assure avoir refusé des propositions concernant sa fille, tant qu'elle n'est pas majeure.
Un "délire à connotation sexuelle"
Lors de ses auditions, l'ex-magistrat a affirmé qu'il n'y avait eu aucun passage à l'acte concernant sa fille et qu'il s'agissait seulement d'un "délire à connotation sexuelle". Pour sa défense, le mis en cause a affirmé aux policiers et aux experts psychiatres qu'il avait été traumatisé par le procès Bodein, en 2007. Pierre Bodein, surnommé "Pierrot le fou", est un tueur en série qui a tué et violé - notamment des petites filles - et qui a été condamné à la perpétuité. Le prévenu travaillait sur ce dossier à l'époque. Il affirme avoir subi un mal-être dont il n'a jamais fait part, qui s'est transformé en stress post-traumatique. C'est sur ces fondements que la défense a réclamé un acquittement.
Une version qui n'a pas convaincu le procureur de la République, qui a évoqué "une manipulation parfaitement consciente". Le délibéré sera rendu le 11 mars prochain.